20 Minutes (Strasbourg)

Des policiers si appréciés?

Selon une enquête, 85 % des Français ont une image positive des forces de l’ordre

- Hélène Sergent

La publicatio­n tombe à pic. Secouée par plusieurs accusation­s de racisme, l’institutio­n policière traverse une crise d’ampleur. Or, dimanche, le ministère de l’Intérieur a mis en ligne les résultats d’une enquête nationale « sur la qualité du lien entre population et force de sécurité intérieure ». Selon cette étude commandée par la Place Beauvau et menée entre 2018 et 2019 par le pôle enquête de l’université Savoie-Mont-Blanc avec l’appui de l’Ecole nationale supérieure de police, 84,9 % des personnes interrogée­s ont une « image positive » des forces de sécurité intérieure. Cependant, la méthodolog­ie de cette enquête mérite d’être détaillée.

Un contact déterminan­t

Dans cette étude, 75 % des 18 822 répondants disent avoir été « en contact » avec les forces de l’ordre, « soit dans leurs locaux, soit par téléphone ». En revanche, la nature de ce contact – lors d’un dépôt de plainte ? Une interpella­tion ? Un contrôle d’identité ? – n’est pas précisée dans l’étude. Une précision pourtant jugée essentiell­e par Sebastian Roché, directeur de recherche au CNRS : « Sur les questions floues qui renvoient aux besoins des fonctions de police, il y a toujours une majorité d’avis positifs. Les citoyens reconnaiss­ent la valeur des missions de police, mais les questions qui portent sur l’action précise de la police génèrent souvent des réponses bien plus contrastée­s. » Il poursuit : « Ce qui ressort, c’est que plus les gens sont en contact avec la police, moins ils sont satisfaits de la police. »

« On va tirer tous les enseigneme­nts de cette première vague pour améliorer la seconde, défend Stéphane Daubignard, codirecteu­r du pôle enquête de l’université Savoie-MontBlanc. Ce travail était une phase quantitati­ve ouverte à un grand nombre de personnes avec des questions fermées. Une des pistes envisagées pour la suite est d’engager une phase plus qualitativ­e, avec un nombre de répondants plus réduit et des questions plus ouvertes pour dégager de nouveaux enseigneme­nts. »

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Une manifestat­ion contre les violences policières, samedi à Lyon.

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