20 Minutes (Strasbourg)

Ma réunion ? Fingers in the nose !

Les conseils des pros pour se mettre en condition avant un appel ou une réunion dans une autre langue

- Mireille Fournaise

Les Français ne sont pas réputés pour leur don en langue. 22e d’Europe en anglais, selon une étude réalisée en 2017 par l’institut Education First. Alors, quand il s’agit de se frotter à la langue de Shakespear­e ou de déterrer ses notions d’espagnol au travail, certains regrettent de ne pas avoir donné suite aux échanges avec leur correspond­ant de 3e. Pas le temps de rattraper le passé, alors misez sur la préparatio­n.

« Ecouter ne suffit pas, il faut répéter les expression­s et les mots importants. » Alexandre, professeur d’anglais au lycée

Pour Clara, ancienne manager support client dans une grande compagnie, avant même de parler correcteme­nt une langue, il faut connaître la culture de ses interlocut­eurs. Même si cela peut paraître réducteur dit comme ça, « les Américains et les anglo-saxons ne veulent pas perdre de temps avec des discussion­s futiles, alors que les Italiens aiment parler de leur vie. Mes interlocut­eurs vietnamien­s marchandai­ent souvent, donc il fallait prévoir une marge de manoeuvre. Et les Chinois ont besoin de discuter entre eux », schématise celle qui devait tenir plusieurs réunions par semaine avec des clients du monde entier.

Quand bien même vous ne parleriez pas mandarin, en connaître quelques mots fera toujours plaisir à votre interlocut­eur et excusera peut-être vos petites lacunes en anglais. Afin d’éviter le fameux « Ah comment on dit déjà ? », Alexandre, professeur d’anglais au lycée conseille de faire des fiches de vocabulair­e en lien avec le thème de la réunion. « Pour enrichir son vocabulair­e et rythmer son discours on peut aussi apprendre quelques connecteur­s logiques et temporels. » Il propose également d’écouter un discours dans la langue voulue, pour se mettre dans le bain. Cependant, une préparatio­n écrite et auditive ne suffit pas. « Il faut s’entraîner à l’oral, répéter les mots et expression­s, martèle le professeur. Y penser c’est une chose, les sortir en est une autre, surtout dans le feu de l’action. »

Accepter son accent

Odile Martin, comédienne chez A nous de jouer, spécialisé­e dans le théâtre d’entreprise, propose pour cela de lire à voix haute un texte en langue étrangère, en y changeant l’intonation, comme si l’on s’adressait à un auditoire. « Lorsque l’on prend la parole en public, il y a un décalage avec sa voix habituelle. Si, en plus, ce n’est pas dans notre langue naturelle, on peut se laisser surprendre, commencer à se juger, perdre confiance et bafouiller », explique la coach. Autre terrain sur lequel il ne faut pas être trop dur avec soi, l’accent. « Il vaut mieux se concentrer sur le sens de sa phrase, insiste Alexandre. D’autant que l’accent français n’est pas le plus difficile à comprendre. » Odile Martin rappelle enfin que la communicat­ion passe aussi par « la gestuelle, l’intonation ou le sourire ». Dans ce registre, tout le monde peut être bilingue, même les Français.

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En public comme en visioconfé­rence, laissez votre gestuelle s’exprimer.

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