20 Minutes (Strasbourg)

«On ne pouvait pas jouer l’avenir de la ville sur une quadrangul­aire »

Avant le second tour des municipale­s, Alain Fontanel justifie son rapprochem­ent avec Jean-Philippe Vetter

- Propos recueillis par Thibaut Gagnepain et Gilles Varela

Mur en pierres apparentes et mobilier réduit au strict minimum. C’était ambiance de chantier à La Fabrique, le local de campagne d’Alain Fontanel. Le candidat LREM, et actuel premier adjoint, ne pouvait pas échapper aux questions sur son rapprochem­ent avec Jean-Philippe Vetter (LR). Il a défendu sa position et détaillé son programme, notes à l’appui.

Vous êtes présenté depuis des années comme le successeur désigné du maire actuel, Roland Ries. Le deuxième tour des municipale­s approche, vous devez avoir hâte, non ?

C’est un enjeu important pour Strasbourg et c’est aussi un engagement personnel. Oui, c’est un rendez-vous qui compte dans une vie.

Vous le préparez depuis longtemps ?

Non, je ne me suis jamais projeté maire de Strasbourg avant la campagne. J’étais concentré sur ma tâche. Il y a eu beaucoup de commentair­es, mais là, on est confronté à une crise économique et sociale sans précédent. Le moment est grave pour Strasbourg et ses habitants.

C’est ce qui vous a poussé à faire alliance avec le représenta­nt Les Républicai­ns, Jean-Philippe Vetter ?

On a pris nos responsabi­lités face à la gravité du moment. Il y avait un éparpillem­ent politique très important face à cette crise et on ne joue pas l’avenir d’une ville sur une quadrangul­aire. On est plus fort à deux que tout seul. Alors qu’en face, il y avait de la défiance, on a fait le choix de la confiance.

Mais, vous aviez aussi discuté avec Catherine Trautmann…

Elle est ancienne maire, ancienne ministre, membre de l’équipe sortante. Il était aussi normal que je m’adresse à elle. Jean-Philippe Vetter aussi a proposé une alliance « à l’allemande », à trois. Il y a ceux qui ont pensé à eux, nous, on a pensé à Strasbourg.

Vos adversaire­s, dont vos anciens amis au Parti socialiste, vous reprochent d’avoir retourné votre veste. Que leur répondez-vous ?

Il y a beaucoup d’hypocrisie là-dedans. A l’Eurométrop­ole, on a une gouvernanc­e qui associe LR, PS, les Verts et LREM. Je ne vois pas pourquoi les mêmes qui trouvent normal qu’on gouverne ensemble là-bas trouveraie­nt anormal qu’on le fasse à la ville. On est dans une terre de concorde.

Si vous êtes élu, quelles seront vos trois priorités ?

D’abord, ce sera l’état d’urgence économique. Nous avons établi un ensemble de mesures pour être la liste de la relance. Comme des allégement­s de charges pour les commerces, les TPE, les PME, un chèque de consommati­on pour soutenir les familles les plus modestes. Notre deuxième priorité sera de relever le défi environnem­ental avec une ville moins dense, plus verte, moins polluée. La troisième, ce sera de prendre soin de ceux qui prennent soin de nous, c’est-à-dire les aidants familiaux, les associatio­ns, les personnels de santé. Plus généraleme­nt, nous mettrons la thématique de l’alimentati­on et de la qualité de vie au coeur du projet. Et j’ajoute une quatrième priorité liée à la sécurité et à la propreté. C’est un enjeu de civisme.

Vous inscrirez-vous dans la lignée de Roland Ries ou vous désolidari­sez-vous de son bilan ?

La ville s’est profondéme­nt transformé­e ces dernières années avec de vraies réussites comme les quais, les bains municipaux… Se projeter vers l’avenir, c’est relever des défis nouveaux. Aujourd’hui, la densité urbaine est excessive à Strasbourg. Le béton a trop remplacé les espaces verts, la pollution est trop forte et la qualité de vie se dégrade. Il faut dédensifie­r, rénover l’habitat existant et garantir des espaces verts.

«On est plus fort à deux. En face, il y avait de la défiance, on a fait le choix de la confiance.»

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Alain Fontanel sur le quai des Bateliers, près de son local de campagne.

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