L’Eurométropole veut déconfiner la géothermie
Un rapport d’analyses est attendu, car il conditionne la reprise de l’activité du site de Reichstett
Prometteuse, la géothermie profonde est un des piliers du plan de neutralité carbone 2050 de l’Eurométropole de Strasbourg. Mais après la « crise des séismes » au nord de la ville en novembre, puis le coronavirus, elle semble avoir pris du plomb dans l’aile. Forage suspendu sur le site de Reichstett (Bas-Rhin), ralentissement ou recours juridiques pour d’autres sites, analyses sur les causes des séismes (naturels ou induits) qui tardent à venir… L’Etat a aussi coupé la prime au rachat de l’énergie produite. Dans le monde d’après, la géothermie serait-elle enterrée au fond du jardin ? Sollicitée par 20 Minutes, la préfecture du Bas-Rhin indique que « des études complémentaires sont toujours en cours » au sujet du forage sur le site de Reichstett. C’est elle qui donnera le feu vert ou non en fonction du rapport d’analyses conduit par la Dreal. Pour l’Eurométropole, c’est une épine dans le pied. Selon les prévisions du plan 2050, la géothermie devait assurer 20 % de l’approvisionnement énergétique local et 40% de la chaleur injectée sur les réseaux strasbourgeois. « Les industriels sont dans une absence totale de visibilité, regrette Robert Herrmann, son président. Cela risque de faire disparaître un écosystème industriel, en particulier en Alsace, et de créer des difficultés pour réaliser la transition énergétique dans les meilleures conditions. »
Vers une reprise progressive?
Selon l’élu, l’Etat réfléchirait à une reprise progressive des études en limitant les risques. La décision, quelle qu’elle soit, est attendue avec impatience. Des appels d’offres doivent être relancés sur le renouvellement des réseaux de chaleur. « Soit il y a une situation très particulière en Alsace et il faut arriver à l’expliquer, soit il y a des éléments techniques qu’il faut adapter, poursuit Robert Herrmann. Même s’il faut avancer avec précaution, il faut avancer. »