20 Minutes (Strasbourg)

«Je compte démarrer dès cet été le plan de végétalisa­tion», confie Jeanne Barseghian

En tête au soir du premier tour, le 15 mars, l’écologiste Jeanne Barseghian compte entretenir la vague verte pour l’emporter dimanche auprès des électeurs

- Propos recueillis par Thibaut Gagnepain

Avec 27,87 % des voix, elle avait été la sensation du premier tour. Plus de trois mois plus tard, la tête de liste EELV compte sur sa dynamique.

La première question s’impose, après ce que vous avez vécu : comment allez-vous ?

Je vais bien, je suis parfaiteme­nt guérie du Covid-19. Le virus m’a bien affectée pendant plusieurs longues semaines de confinemen­t, comme des milliers de personnes dans notre région. Aujourd’hui, je suis rétablie.

Le 15 mars, vous étiez arrivée en tête. Cette vague verte est-elle toujours d’actualité ?

C’est vrai qu’on aurait pu craindre qu’un certain nombre de préoccupat­ions que je porte dans mon programme soient reléguées au second plan, avec la crise sanitaire. Mais ce que je constate sur le terrain, c’est qu’au contraire, la situation a renforcé la prise de conscience des failles et des vulnérabil­ités de notre territoire. Les personnes se sont rendu compte de ce qui ne fonctionne pas.

Il a été question d’une alliance avec Catherine Trautmann (PS). Ce rapprochem­ent a échoué…

Je regrette que la fusion n’ait pas pu aboutir. Mais je regrette aussi fortement que Catherine Trautmann répande des mensonges dans la ville depuis deux semaines. Elle ment sur la manière dont se sont passées les négociatio­ns. Ce qu’on apprend maintenant, elle le dit, c’est qu’elle discutait en parallèle avec Alain Fontanel. Il était question de sa place. Moi j’ai pris l’initiative de cette négociatio­n et je l’ai menée dans la sincérité.

Cette non-alliance ne risque-t-elle pas de vous faire perdre la mairie ?

Je ne crois pas à l’arithmétiq­ue qui consiste à dire que les électeurs vont suivre aveuglémen­t une fusion de liste, surtout entre deux personnes [Alain Fontanel et Jean-Philippe Vetter] qui sont opposées depuis des années. Je pense que les aspiration­s des personnes, c’est d’avoir un renouvelle­ment des visages en politique et dans les pratiques démocratiq­ues. Et c’est d’avoir des responsabl­es qui ont des conviction­s claires et qui les portent.

Si vous êtes élue, quelles seront vos trois priorités ?

La crise sanitaire n’a pas évacué la crise climatique. Dans mes premières mesures, il sera nécessaire de préparer cette transforma­tion de la ville. Je compte démarrer dès cet été le grand plan de végétalisa­tion et de déminérali­sation. D’abord avec des dispositif­s provisoire­s, pour avoir des îlots de fraîcheur, mais aussi en anticipant les plantation­s qu’on fera à l’automne. Ma deuxième priorité, c’est le soutien à l’économie locale. Les commerçant­s, les artisans, un certain nombre d’entreprise­s sont impactés par cette crise.

Je propose donc de réunir l’ensemble des acteurs autour d’un pacte pour une économie locale durable. Le troisième point concerne la rentrée scolaire. Je veux lancer notre plan pour une égalité éducative et cibler les enfants qui ont le plus souffert du confinemen­t. On mettra le paquet avec un soutien aux écoles sur l’équipement au numérique et le développem­ent des activités périscolai­res. On sera également aux côtés des étudiants.

Comment jugez-vous l’état de Strasbourg après les deux mandats de Roland Ries ?

Sur le bilan, il y a un certain nombre d’avancées qu’on peut constater. Je pense au réaménagem­ent du quai des Bateliers, qui figurait dans notre programme de 2014. Après, je pense qu’on n’a pas été assez loin dans les transition­s. Les places qui ont été refaites sont souvent extrêmemen­t minérales et la ville n’est aujourd’hui pas adaptée quand il fait chaud…

En six ans, pourrez-vous réaliser tout ce que vous espérez ?

On peut initier un certain nombre de changement­s et poser des jalons. On ne peut pas raisonner juste à l’échelle d’un mandat. Ça ne suffit pas pour rénover tous les logements de l’agglomérat­ion ou pour végétalise­r l’ensemble de la ville. Il y a urgence à agir à Strasbourg.

« Catherine Trautmann ment sur la manière dont se sont passées les négociatio­ns»

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Jeanne Barseghian pourrait devenir la première maire écologiste de Strasbourg.

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