Une microdistillerie, quatre amis... et des clients en juillet
Quatre amis ont fondé une microdistillerie à Strasbourg et créé leurs propres spiritueux, commercialisés début juillet
Plusieurs centaines de bouteilles sont alignées sur une étagère, étiquetées et prêtes à partir. Dans quelques jours, le gin de la Distillerie de Strasbourg sortira de son local de production, dans le quartier du Neuhof. Une nouvelle étape pour la petite structure, lancée en janvier par quatre amis d’enfance, ou presque. « Nicolas [Kretz] était avec moi à la maternelle, on a rencontré Julien [Wackenheim] au collège et ils connaissent ma femme, Chloé, depuis une dizaine d’années. C’est une affaire familiale », sourit Arnaud Henry, avant de revenir sur les origines du projet. « On s’est rendu compte qu’il n’y avait aucune transparence sur les ingrédients dans les spiritueux, rembobine-t-il. C’est le seul alcool où on ne sait pas ce qu’on a dans son verre ! Nous, en tant qu’amateurs de ces produits et de bio, on a voulu créer autre chose. » Comme du gin, de la vodka et bientôt de l’esprit de malt, tous certifiés agriculture biologique et élaborés avec le maximum de produits locaux.
Financement participatif
«Le Jardin de la montagne verte nous fournit les aromates du gin. Pour l’esprit de malt, on a collaboré avec Bendorf [une microbrasserie de Strasbourg] qui a produit le brassin, détaille Chloé Henry. Les étiquettes ont été dessinées par une artiste tatoueuse assez connue ici, AnK von Annika, et elles sont imprimées dans le HautRhin. Toute notre démarche complique parfois les choses, mais on y tient.» Pour en arriver là, il a surtout fallu distiller. C’est Nicolas Kretz qui s’en est chargé. « Je l’avais déjà fait plus jeune avec mon père et mon grand-père, surtout de la mirabelle et la quetsche», se souvient l’intéressé, qui a suivi «une formation de cent quarante-huit heures au centre international des spiritueux », près de Cognac (Charente).
Les quatre amis n’ont pas arrêté leur métier respectif. «Peut-être qu’à l’avenir, on devra salarier quelqu’un si ça tourne bien, mais on n’a pas vocation à devenir Pernod Ricard. On se lance sans prétention», résume Arnaud Henry, spécialisé dans la communication. Le quatuor a investi «grosso modo 15 000 € » dans l’affaire et bénéficié de prêts de structures qui aident les entrepreneurs. Mi-juin, ils ont aussi ouvert une campagne de financement participatif sur Ulule. Le but ? Financer leur nouvel alambic, qui viendra remplacer celui qu’il leur a jusque-là été prêté. L’objectif de 5 000 € a déjà été atteint. «Le top, ce serait d’obtenir 20000 €, ça nous permettrait d’ajouter plein d’options sur l’alambic, espère Nicolas Kretz, déjà surpris par les retours. On nous demande aussi pas mal de bouteilles, mais on réserve les premières à nos contributeurs. » Pour les autres, les associés sont en recherche de distributeurs. La vente en ligne sera aussi accessible sur le site de la distillerie à partir du 15 juillet. Il faudra compter 42 € pour 50 cl de gin, contre 33 € pour la vodka (à consommer avec modération bien sûr).