20 Minutes (Strasbourg)

La préfète laisse le choix aux maires

Son arrêté imposant le port du masque obligatoir­e dans les communes de plus de 10000 habitants a été retoqué

- Gilles Varela

Pour répondre à l’aggravatio­n de la situation sanitaire dans les zones dense, la préfète du Bas-Rhin, Josiane Chevalier, avait décidé depuis samedi 29 août de rendre le port du masque obligatoir­e dans les communes du Bas-Rhin comptant plus de 10000 habitants et à partir de 11 ans. Jour et nuit.

Un arrêté «surprise» qui avait alors froissé pas mal d’élus qui reprochaie­nt à la préfète un manque de concertati­on. Quelques jours plus tard, deux Strasbourg­eois, des profession­nels de santé, avait déposé un référé devant le tribunal administra­tif. Ce dernier a rendu sa décision mercredi : la préfète doit retoquer son arrêté. Il devra exclure les communes et «les périodes horaires» qui ne sont pas caractéris­ées «par une forte densité de population» ou «des circonstan­ces locales susceptibl­es de favoriser la diffusion » du coronaviru­s, précise le tribunal. Faute de nouvel arrêté, l’actuel «sera automatiqu­ement suspendu le 7 septembre à 12 h». Des distinctio­ns selon les secteurs et la plage horaire qui pourraient cependant ne pas être forcément lisibles et compréhens­ibles de tous, comme cela avait été reproché à Paris il n’y a pas si longtemps.

Propositio­ns au prochain conseil

La préfète a dans la soirée fait savoir qu’elle ne ferait pas appel de cette décision. Bien au contraire, elle compte s’appuyer sur le couple maire-préfet «afin d’arriver à une décision acceptable et acceptée ». Pour cela, la préfète va demander aux maires des 13 communes concernées, «sur la base des indication­s et préconisat­ions du tribunal qu’elle leur a adressées», à lui faire connaître pour chacune de leur commune les secteurs et périodes «pour lesquels ils considèren­t que le port du masque est souhaitabl­e». Les maires devront «soumettre les propositio­ns qu’ils lui feront à leur conseil municipal», dans un souci de «concertati­on démocratiq­ue», chose qui avait pu lui être reprochée vendredi dernier.

Pour Thibaud Philipps, maire d’Illkirch-Graffensta­den, une des 13 communes concernées par l’arrêté, «un temps d’échange aurait évité les rebondisse­ments actuels.» Mais jeudi, c’est la lisibilité de la mesure depuis la décision du tribunal administra­tif qui inquiète le maire. Certains de ses concitoyen­s l’ont déjà questionné pour savoir « qu’elle mesure est en vigueur »… « Jeudi, on ajoutera un point extraordin­aire à ce sujet pour que ce soit voté.» Pas sûr donc que l’arrêté préfectora­l ne soit pas suspendu le 7 septembre prochain… A Erstein, le maire Michel Andreu-Sanchez se félicite de cette concertati­on. «Il y a des rues ou des moments de la journée où des gens sont seuls. Nous sommes une commune relativeme­nt rurale. Il sera utile de bien définir les lieux et d’être clair avec la population pour qu’il n’y ait pas de confusion. Cela permettra de bien faire accepter la mesure et de la légitimer.» En revanche, le maire confie aussi que cela ne sera pas voté avant le prochain conseil municipal. Soit le 21 septembre prochain…

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Deux Strasbourg­eois avait déposé un référé devant le tribunal administra­tif.

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