La préfète laisse le choix aux maires
Son arrêté imposant le port du masque obligatoire dans les communes de plus de 10000 habitants a été retoqué
Pour répondre à l’aggravation de la situation sanitaire dans les zones dense, la préfète du Bas-Rhin, Josiane Chevalier, avait décidé depuis samedi 29 août de rendre le port du masque obligatoire dans les communes du Bas-Rhin comptant plus de 10000 habitants et à partir de 11 ans. Jour et nuit.
Un arrêté «surprise» qui avait alors froissé pas mal d’élus qui reprochaient à la préfète un manque de concertation. Quelques jours plus tard, deux Strasbourgeois, des professionnels de santé, avait déposé un référé devant le tribunal administratif. Ce dernier a rendu sa décision mercredi : la préfète doit retoquer son arrêté. Il devra exclure les communes et «les périodes horaires» qui ne sont pas caractérisées «par une forte densité de population» ou «des circonstances locales susceptibles de favoriser la diffusion » du coronavirus, précise le tribunal. Faute de nouvel arrêté, l’actuel «sera automatiquement suspendu le 7 septembre à 12 h». Des distinctions selon les secteurs et la plage horaire qui pourraient cependant ne pas être forcément lisibles et compréhensibles de tous, comme cela avait été reproché à Paris il n’y a pas si longtemps.
Propositions au prochain conseil
La préfète a dans la soirée fait savoir qu’elle ne ferait pas appel de cette décision. Bien au contraire, elle compte s’appuyer sur le couple maire-préfet «afin d’arriver à une décision acceptable et acceptée ». Pour cela, la préfète va demander aux maires des 13 communes concernées, «sur la base des indications et préconisations du tribunal qu’elle leur a adressées», à lui faire connaître pour chacune de leur commune les secteurs et périodes «pour lesquels ils considèrent que le port du masque est souhaitable». Les maires devront «soumettre les propositions qu’ils lui feront à leur conseil municipal», dans un souci de «concertation démocratique», chose qui avait pu lui être reprochée vendredi dernier.
Pour Thibaud Philipps, maire d’Illkirch-Graffenstaden, une des 13 communes concernées par l’arrêté, «un temps d’échange aurait évité les rebondissements actuels.» Mais jeudi, c’est la lisibilité de la mesure depuis la décision du tribunal administratif qui inquiète le maire. Certains de ses concitoyens l’ont déjà questionné pour savoir « qu’elle mesure est en vigueur »… « Jeudi, on ajoutera un point extraordinaire à ce sujet pour que ce soit voté.» Pas sûr donc que l’arrêté préfectoral ne soit pas suspendu le 7 septembre prochain… A Erstein, le maire Michel Andreu-Sanchez se félicite de cette concertation. «Il y a des rues ou des moments de la journée où des gens sont seuls. Nous sommes une commune relativement rurale. Il sera utile de bien définir les lieux et d’être clair avec la population pour qu’il n’y ait pas de confusion. Cela permettra de bien faire accepter la mesure et de la légitimer.» En revanche, le maire confie aussi que cela ne sera pas voté avant le prochain conseil municipal. Soit le 21 septembre prochain…