Une médecin bientôt suspendue?
Eve Engerer, généraliste antimasque, fait l’objet de plusieurs procédures menées, notamment, par l’ordre des médecins
Les nuages s’accumulent autour d’Eve Engerer. La médecin généraliste, installée à Wangenbourg-Engenthal, dans le Bas-Rhin, fait l’objet de plusieurs procédures a appris 20 Minutes, en raison, notamment, de ses positions radicales sur le port du masque, qui « ne protège pas du virus», selon elle. Mi-août, elle s’était déjà faite remarquer en diffusant sur Facebook un certificat contre-indiquant le port du masque. «Le masque c’est un rituel des pédo-sataniques. Un acte de soumission », a-t-elle lancé dans un reportage diffusé mardi dernier sur BFM TV. Le même jour, la praticienne était convoquée au conseil de l’ordre des médecins du Bas-Rhin, à Strasbourg en vue d’une éventuelle procédure disciplinaire. « Elle est venue avec 75 personnes et a refusé de mettre un masque dans nos locaux, donc on a refusé qu’elle entre, raconte le président de l’organisation, Jean-Marie Letzelter. Avec son comité de soutien, ils sont restés jusqu’à 23 h sur le trottoir, sans agressivité. On a donc saisi la chambre disciplinaire et elle y passera, certainement en février ou mars. » La sanction pourra aller « du simple avertissement à la radiation ».
Une expertise prévue
D’ici-là, Eve Engerer pourrait subir d’autres revers. Jeudi, à 12 h 30, elle doit répondre à une convocation de la formation restreinte du conseil régional de l’ordre des médecins, à Nancy (Meurthe-et-Moselle). Cette fois encore, c’est l’antenne du Bas-Rhin de l’Ordre qui est à l’origine de cette procédure interne et non l’agence régionale de santé (ARS) du Grand Est. «Notre action a consisté à répondre au conseil de l’ordre des médecins du Bas-Rhin dès sa saisine en avril 2020 et à échanger à plusieurs reprises avec celui-ci notamment sur les modalités à suivre, a répondu l’ARS à 20 Minutes. Pour le reste, la justice est saisie, donc pas de commentaires. »
«Une enquête préliminaire est ouverte à la suite de constatations de la gendarmerie de Wasselonne, indique le bureau du procureur de Saverne, Philippe Vannier. La brigade territoriale autonome a transmis des éléments le 25 août et le procureur a demandé un complément d’enquête le 28. La procédure suit son cours.» Avant d’éventuelles poursuites, la médecin généraliste pourrait être suspendue dès jeudi prochain, à Nancy. « Elle sera expertisée par trois experts, dont un qu’elle a refusé de nommer alors qu’elle en avait la possibilité, reprend le président du conseil de l’ordre des médecins du Bas-Rhin. Le jugement portera sur sa capacité, ou non, à exercer son métier. Si ce n’est pas le cas, des formations lui seront ordonnées et tant qu’elle ne les aura pas effectuées, elle ne pourra pas pratiquer la médecine.» «Ma situation professionnelle n’est pas à l’ordre du jour. […] C’est incroyable de vouloir radier des gens qui veulent soigner les autres », a réagi Eve Engerer auprès de 20 Minutes.