20 Minutes (Strasbourg)

Deux Alsaciens prêts à faire rayonner l’huile d’olive de Provence

Corentin et Daniel se lancent dans la commercial­isation d’un produit aux multiples richesses

- Gilles Varela

Leur coeur bat pour l’art de vivre méditerran­éen et, plus particuliè­rement, pour l’huile d’olive. Corentin et Daniel, deux amis alsaciens, ont explosé en quelques jours leur campagne de financemen­t participat­if sur Internet avec plus de 600% d’objectif atteint. Leur idée est simple : vendre de l’huile d’olive d’excellence sélectionn­ée chez les meilleurs mouliniers et petits producteur­s de Provence. «Il y a une grosse disparité entre les huiles d’olive que l’on trouve dans le commerce et les huiles françaises qui existent en réalité, observe Corentin. Ce sont souvent des mélanges de plusieurs huiles venant de partout et, au final, on a un produit au goût neutre. En France, près de 95 % de l’huile d’olive consommée est importée alors que nous avons une filière française de grande qualité.» « Il n’y a pas assez de débouchés pour les huiles d’olive françaises, note les deux amis. Les oléiculteu­rs ont du mal à justifier leur prix, et par exemple, lors d’une bonne récolte comme en 2017, environ 1/6e de la production française n’a pas trouvé preneur.» A cause de son prix? « La production est plus chère, pour diverses raisons, comme le prix du foncier. Ou bien encore parce que les oliviers, souvent capricieux, poussent historique­ment sur les flancs de montagne, et c’est un endroit qui est extrêmemen­t difficile à récolter et qui se fait à la main. D’où beaucoup de maind’oeuvre et celle-ci est plus chère en France. D’ailleurs, on pourrait exploiter beaucoup plus d’oliviers, mais beaucoup ne sont pas récoltés parce que ça ne vaut pas le coup.»

Ainsi, Corentin et Daniel ont pris plein sud, direction la Provence, allant de moulinier en moulinier, d’oléiculteu­r en oléiculteu­r, pour proposer une huile de qualité. «Chaque oléiculteu­r peut avoir en fonction de sa récolte, soit une ou plusieurs cuvées et chacune ont une spécificit­é incroyable, qui va du tout au tout, détaille Corentin. La palette aromatique de l’huile d’olive est comparable à celle du vin.»

Et comme pour le vin, trois familles existent : l’huile verte, la classique et la noire. « Certaines ont des arômes vraiment dingues, selon le système de fermentati­on des olives, poursuiven­t les deux acolytes. Il peut y avoir des arômes de fruits rouges, chocolat, de noisette, d’artichaut, d’abricot…» Résultat, Corentin et Daniel lancent une huile d’olive française, baptisée Óuliva, en précommand­e pour l’instant, sur le site de financemen­t participat­if. Avec une première bataille : « promouvoir cet univers aromatique et aider la filière à s’imposer face aux importatio­ns étrangères». Et «comme pour tout grand cru», les deux amis comptent indiquer sur chaque bouteille le fruité, le domaine ainsi que l’année de récolte.

« L’huile d’olive et le vin ont une palette aromatique comparable. » Corentin

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Daniel (à g.) et Corentin (à d.) veulent promouvoir le «made in France».

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