Il s’agit de faire l’appart des choses
La hausse des prix est constante dans la capitale alsacienne
Les agents immobiliers «ont le sourire». C’est le président de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim) du Bas-Rhin, Daniel Bintz, qui le dit. Si le confinement a ralenti le rythme des transactions, mais il a depuis repris. «Sur le Bas-Rhin, on était à un peu plus de 12000 ventes dans l’ancien en 2018 et 2019, indique le spécialiste, dont l’affaire est implantée à Strasbourg depuis plus de soixante-dix ans. On est déjà à plus de 10000 cette année. On ne rattrapera pas le retard accumulé, mais l’activité est repartie comme avant. » Sur la période, une tendance nette : une hausse des prix constante. « Même pendant les crises, Strasbourg n’a pas souffert autant que les autres villes », confirme Me Claudine Lotz, vice-présidente de la chambre des notaires du Bas-Rhin. Sur les cinq dernières années, le prix au m² dans l’ancien aurait ainsi augmenté de 20 %, dont 4,4 % rien que sur les douze derniers mois, selon le baromètre LPI-SeLoger. Il s’établirait à 3619 € en moyenne. Avec de nettes différences au sein de la ville : 1 680 € à Hautepierre, le moins bien côté, contre 4280 € dans le secteur mairie.
D’après les chiffres recueillis par la chambre des notaires qu’il préside, tous les quartiers sont « dans une tendance haussière». Avec de très jolis bonds pour Hautepierre (+17% sur un an), la Montagne Verte (+15,4%) ou Neudorf sud (+12,3%). Les prix de ventes des maisons anciennes ont aussi augmenté dans la ville.
«Les statistiques veulent tout et rien dire, il suffit que quelques beaux biens trouvent des acquéreurs pour que ça donne des chiffres comme ça, relativise
Daniel Bintz. Les programmes neufs sont un peu à l’arrêt en ce moment, donc l’ancien devrait en bénéficier. Sachant qu’il y a déjà plus de demandes que d’offres, ça devrait se ressentir au niveau des tarifs.» Jusqu’où vont-ils augmenter? «Le maintien des taux bancaires historiquement bas plaide aussi en faveur d’une tendance haussière continue», répond Laurent Ritter, qui voit une limite : «Quand les nombreux biens achetés ces dernières années avec les dispositifs type Pinel [de réduction d’impôt] vont tous se vendre en même temps, on pourrait assister à une petite baisse.»
Autre argument levé par Daniel Bintz, l’effet Covid-19 : «On ne peut pas encore le mesurer mais s’il y avait beaucoup de destructions d’emplois et si le chômage venait à exploser, le marché pourrait se tasser. Mais l’immobilier reste une valeur sûre et on voit en ce moment des investisseurs quitter la bourse pour revenir à la pierre. » Surtout à Strasbourg, plus abordable que des villes de même envergure. Acheter un bien dans la préfecture du Bas-Rhin coûte 10% moins cher qu’à Nantes, 33% de moins qu’à Bordeaux et 193 % moins qu’à Paris, selon LPI-SeLoger.
« Des investisseurs quittent la bourse pour revenir à la pierre. » Daniel Bintz, président Fnaim