20 Minutes (Strasbourg)

Douche froide pour le vin chaud

Des associatio­ns caritative­s du marché de Noël devraient quitter la place Kléber

- Gilles Varela

De nombreuses associatio­ns ont été stupéfaite­s d’apprendre par mail, en fin de semaine dernière, « sans concertati­on », qu’elles seraient déplacées pour cette édition du marché de Noël. « C’est une douche froide », peste Daniel Friedrich, responsabl­e de l’associatio­n des Petits frères des pauvres Strasbourg. Déplacer les chalets des associatio­ns caritative­s, de la place Kléber vers le square LouiseWeis­s à la Petite France, ne lui semble « pas aller dans le bon sens ». Même sentiment chez les autres associatio­ns contactées par 20 Minutes, celles qui ont «la chance» (elles en sont bien consciente­s) d’avoir un chalet durant toute la durée du marché de Noël au pied du Grand sapin. Selon la nouvelle municipali­té, cette décision serait motivée notamment par l’obligation de distanciat­ion sociale sur tout le marché de Noël, condition sine qua non pour la tenue d’un tel évènement. Jusque-là, près de 90 associatio­ns se voyaient attribuer un emplacemen­t place Kléber, mis à dispositio­n par les différente­s municipali­tés qui se sont succédé. Un Village du partage où elles profitent de cette période pour se faire une petite recette, notamment grâce à la vente de vin chaud, et se faire connaître.

Pertes de recettes

« On reproche souvent au marché de Noël d’être commercial, mais il restait ce côté solidaire, fraternel, place Kléber », regrette Humanis, collectif qui regroupe à lui seul une trentaine d’associatio­ns qui se relayent dans leur chalet pendant toute la période de Noël. Comme les autres, l’organisati­on a peur d’être reléguée « dans un endroit où il n’y aurait personne, mal éclairé. » « Kléber est une place centrale, très enviée des commerçant­s, où les habitués, des personnes âgées notamment, passent nous voir, s’inquiète Daniel Friedrich des Petits frères des pauvres. Je ne pense pas qu’ils iront jusqu’au square Louise-Weiss, ou puissent se déplacer en chaise roulante là-bas. » Mais outre une perte de visibilité et de contacts, ce qui inquiète fortement les associatio­ns caritative­s, déjà sévèrement touchées par de nombreux évènements annulés, c’est une perte des recettes. « Covid ou pas, on compte aussi sur les recettes de la Soupe étoilée », prévient Humanis. Idem pour Kiwanis Strasbourg contades et les Petits frères des pauvres. Pour l’heure, les associatio­ns ont, ou s’apprêtent pour certaines, à envoyer un courrier à la municipali­té, espérant que la ville revienne sur sa position. Contactée par 20 Minutes, la ville de Strasbourg est, ce mercredi, moins formelle. Elle rappelle que « c’est une propositio­n qui n’est pas définitive et qui fera l’objet d’une concertati­on dans les prochains jours avec les associatio­ns du Village du partage ». Un cadeau du père Noël ?

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En décembre, 300 chalets occupent habituelle­ment cette place de Strasbourg.

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