20 Minutes (Strasbourg)

Le vélo cargo dans la place

De nouveaux arceaux sont expériment­és à Strasbourg, avant d’être déployés dans le reste de l’eurométrop­ole

- Gilles Varela

Impossible de ne pas les croiser. Les vélos cargo se répandent à vitesse grand V à Strasbourg. Familles, livreurs, artisans, commerçant­s, associatio­ns… Avec, selon l’usage, une cabine devant, derrière ou en remorque. Le vélo cargo semble séduire. Ou du moins répondre aux contrainte­s de mobilité dans une ville quasi piétonne. Problème, ces véhicules, pour la plupart du temps électrique­s, coûtent cher, même très chers. Jusqu’à 10 000 € parfois. Alors difficile de les laisser traîner dans la rue, mais pas facile non plus de les garer pour la nuit ou le temps d’une simple course. D’autant plus lorsque les immeubles sont anciens et qu’il faut escalader les escaliers pour atteindre la cour intérieure, ce qui est souvent le cas à Strasbourg. Autre désavantag­e, leur encombreme­nt qui ne permet pas, la plupart du temps, de les attacher à un simple arceau à vélo.

Aussi, l’eurométrop­ole expériment­e quatre prototypes d’arceaux à vélos spécialeme­nt conçus pour eux. Objectif, lutter contre le vol, fléau et véritablem­ent frein à leur développem­ent, tester leur usure et leur résistance, mais aussi étudier sur quels sites à travers la ville, puis du territoire, ils seront installés.

«Il remplace une voiture»

Pour l’heure, ils sont fixés au pied de la Cité de la musique de la danse, place Dauphine à Strasbourg. Un emplacemen­t choisit « pour sa proximité avec une piste cyclable très passante, une école de musique et de danse et un centre commercial », justifie Alain Jund, vice-président de l’eurométrop­ole de Strasbourg en charge des déplacemen­ts et de la politique cyclable. « Car l’idée, c’est le multi-usage et une alternativ­e à la voiture individuel­le. Le vélo cargo remplace au moins une voiture, assure Alain Jund, tout en répondant à la problémati­que du dernier kilomètre pour les entreprise­s. »

Aux quatre modèles d’arceaux est joint un marquage au sol délimitant une zone d’un peu plus de 4 m2, ainsi qu’un petit message rappelant aux cyclistes qu’ils sont réservés aux vélos cargo. Tous les modèles expériment­és permettent de facilement attacher sa monture, certains plus encombrant­s que d’autres. L’usager est invité à donner son avis sur le site de la ville ou via un QR code placé sur un panneau d’affichage à proximité. « Tout le monde est invité à donner son avis », explique Sophie Dupressoir, conseillèr­e municipale déléguée à la ville cyclable et marchable. Mais le déploiemen­t de ces arceaux pourrait bien faire grincer des dents les automobili­stes, car certains remplacero­nt « des places de stationnem­ent en voirie, assure Sophie Dupressoir. Mais aussi dans les parkings en ouvrage. » De quoi faire rager, une fois encore, les commerçant­s ? « C’est convivial d’avoir un vélo cargo devant sa boutique », répond Alain Jund.

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Quatre prototypes d’arceaux ont été installés place Dauphine.

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