Le XV de France va essayer de tourner rond
Le XV de France débute sa longue fenêtre internationale samedi, face au pays de Galles
Rien de bien nouveau dans la compo de Fabien Galthié pour la réception du pays de Galles au Stade de France (21 h). Ah, si, Teddy Thomas et Vincent Rattez font leur retour aux ailes, vous parlez d’une surprise. Mais ne faisons pas les fines bouches. D’une, parce que l’équipe est quand même pas mal comme ça, et de deux parce qu’on parlait encore d’envoyer une Pro D2 à l’abattoir contre nos amis gallois pas plus tard qu’il y a dix jours. A l’époque, la FFR et la LNR se crêpaient le chignon autour des modalités de la fenêtre internationale à venir. De trois matchs plus la « finale » du Tournoi contre l’Irlande, on est passé à six rencontres avec l’irruption dans le calendrier de l’Autumn Nations cup, élevant potentiellement à deux mois l’absence des joueurs.
En prenant en compte les habitudes de Fabien Galthié (un travail à 42 sélectionnables), tout ceci était difficilement acceptable pour les clubs du Top 14, dont la vie continue en parallèle. Un compromis a donc été trouvé entre les deux parties. La période internationale et ses six affiches tiennent toujours, mais chaque joueur comptera au maximum trois feuilles de match et le XV de France tournera avec un groupe de 31 joueurs, dont 5 réservistes et 3 autres remis à disposition de leurs clubs en milieu de semaine pour jouer le weekend. Par exemple, Killian Geraci (Lyon), Gabin Villière (Toulon) et Selevasio Tolofua (Toulouse) ont été relâchés à leur club par Galthié avant le match contre le pays de Galles. «Là, où je suis un peu déçu, c’est pour les joueurs, déplore Jefferson Poirot, jeune retraité international. Le joueur qui est sélectionné, qui se prépare au milieu de cette guéguerre, qui ne peut pas trop se prononcer, qui ne va pas pouvoir s’exprimer, qui va peut-être partir pour trois matchs et revenir, ce sont des facteurs limitants à la performance.»
Le pays de Galles, pris très au sérieux par le XV de France et l’Irlande, match capital, grilleront deux jokers d’entrée pour les cadres de Galthié. Pas un problème en soi, estime Laurent Labit, l’entraîneur des arrières français, puisque le staff des Bleus dispose d’un réservoir de 90 joueurs suivis depuis le mois de novembre, régulièrement approvisionné, dont 55 pendant la période du Tournoi.
Reste à savoir quand le sélectionneur décidera de faire tourner. Va-t-il opter pour un troisième XV? L’entraîneur toulousain, Ugo Mola, s’interroge : « Pour l’instant, il nous a dit qu’il voulait terminer le tournoi en se préparant au mieux contre le pays de Galles. Il n’y avait pas mieux, si ce n’est l’Angleterre pour préparer l’Irlande. Ils sont dans de bonnes conditions pour cela. Après, ils feront le point avec nous. Ce serait dommage qu’on ait un groupe dit de France A puis un groupe de France B pour jouer une compétition qui pourrait ressembler à la Coupe latine des années 1990. Sauf que c’est à un moment où la saison n’est pas terminée, où l’on a des matchs à jouer…» Et, à un moment donné, il faut bien défendre ses intérêts personnels. Les limites de la belle entente.
Le staff dispose d’un réservoir de 90 joueurs, suivis depuis novembre.