20 Minutes (Strasbourg)

Place au couvre-feu

Face au rebond de l’épidémie de Covid-19, des restrictio­ns de sortie seront mises en place à Strasbourg et dans le départemen­t du Bas-Rhin dès ce vendredi, de minuit à 6 h.

- Thibaut Gagnepain

Des stands espacés, des checkpoint­s supprimés ou encore des lieux de restaurati­ons obligatoir­es… Depuis des mois, la ville de Strasbourg planchait sur la 451e édition du marché de Noël. Patatras! Jeudi matin, la maire de la capitale alsacienne a annoncé que le célèbre rendez-vous aux 2 millions de visiteurs était annulé. « Non, je ne l’annule pas, reprend Jeanne Barseghian. Nous avions présenté deux scénarios à la préfecture du Bas-Rhin : un avec ses 300 chalets, l’autre sans. Nous avons choisi le deuxième plan, ajoute-t-elle avant de justifier son choix. La situation sanitaire se dégrade, les restrictio­ns sont de plus en plus fortes et nous ne sommes pas dans une bulle.» Exit les chalets, l’édile préfère surfer sur le concept «Strasbourg, capitale de Noël ». Lui est bien maintenu ! En clair, le grand sapin sera toujours installé place Kléber, la ville illuminée et des animations organisées. « Il y aura des déambulati­ons, des concerts, des chorales… Ce sera une édition particuliè­re », résume l’élue écologiste, qui a fait forcément de nombreux déçus.

«On va crever»

En particulie­r chez les forains, avec qui la tension est montée. «Si on ne travaille pas, on va crever. On comptait sur ce marché de Noël pour payer des factures en retard et nous sauver. Il faut trouver des solutions, sinon on va faire le bordel pendant un mois. On manifester­a tous les jours », menace Sassi Ben Mourdi, qui tient d’habitude une boutique de confiserie­s, place Broglie. Avec plusieurs de ses confrères, il compte maintenant sur la tenue d’une «foire de Noël ». « On a rencontré des élus et ils ne nous ont pas dit non.»

Chez les autres acteurs économique­s, on tente de voir le verre à moitié plein. « C’est un nouveau coup dur après l’attentat de 2018 et l’annulation des sessions européenne­s, mais tout n’est pas supprimé », relativise Pierre Bardet. Le directeur de l’associatio­n des commerçant­s Les Vitrines de Strasbourg espère ainsi voir une autre clientèle se déplacer. « Peut-être que des Alsaciens ou des gens de la première ou deuxième couronne qui ne venaient plus reviendron­t. »

Un avis partagé par Patrice Gény, le directeur de l’Office de tourisme de Strasbourg et sa région. « Cette édition va permettre de se recentrer sur les festivités de Noël qui font partie de la tradition alsacienne. On pourra alors mieux apprécier des animations qui étaient un peu occultées les années précédente­s et ça peut plaire aux gens, explique-t-il, sans se faire trop d’illusion. Sur les 2 millions de visiteurs chaque année, nous allons perdre les 15% de personnes qui venaient de l’internatio­nal et les 30 % d’Européens proches. Mais il reste encore la clientèle française qui peut se laisser séduire par la magie de Noël à Strasbourg. C’est quand même une des rares périodes de l’année où on peut se battre avec les régions du littoral ! » Même sans chalet.

 ??  ?? A nos lecteurs. Pensez à régler vos montres : dimanche à 3h, il sera 2h. Dès lundi, retrouvez votre journal «20 Minutes» dans les racks et suivez toute l’actualité sur l’ensemble de nos supports numériques.
A nos lecteurs. Pensez à régler vos montres : dimanche à 3h, il sera 2h. Dès lundi, retrouvez votre journal «20 Minutes» dans les racks et suivez toute l’actualité sur l’ensemble de nos supports numériques.
 ??  ?? L’habituelle entrée du marché de Noël dans la capitale alsacienne.
L’habituelle entrée du marché de Noël dans la capitale alsacienne.

Newspapers in French

Newspapers from France