20 Minutes (Strasbourg)

A Noël, pas de cadeau pour les brasseurs

Les fabricants de bière vont peiner à écouler leurs boissons de fin d’année

- Thibaut Gagnepain

La bière de Noël est arrivée dans les magasins. Sauf là où elle se consomme le plus : dans les bars et restaurant­s, dont les rideaux ont été tirés avec le confinemen­t. « Ces fermetures sont une catastroph­e », résume Edouard Haag, directeur de Meteor. Cette année, sa brasserie a sorti 10 000 hl de cette boisson plus épicée qu’une Pils classique. Si 12 millions de litres se sont écoulés en France l’an dernier, ces chiffres ne seront pas atteints en 2020.

Matthias Fekl, président du syndicat des brasseurs de France, a demandé au gouverneme­nt une réunion, «afin de voir comment aider les brasseurs », écrit-il dans un communiqué. «La période est compliquée, réagit Eric Trossat, président des Brasseurs d’Alsace. On a passé le premier confinemen­t avec les emprunts d’Etat et en puisant dans les réserves, mais là, c’est pire.» Celui qui a lancé la marque Uberach en 1999 n’est pas le plus touché. La raison est simple : « Les cafés-restaurant­s ne représente­nt que 10 % de mes volumes, explique-t-il. Mais, pour certains, ça peut aller de 30% à 50%.» On en revient là à Meteor, même si l’entreprise d’Hochfelden avait anticipé le désastre à venir. «D’habitude, sur notre bière de Noël, on met 3000 de nos 10 000 hl en fûts. Là, on avait moins de commandes de la part de nos distribute­urs, donc on en a mis “que” 1 500 hl, reprend Edouard Haag. Il faut réussir à les écouler assez vite, car personne n’en boit après Noël.»

Une solution, la solidarité

En remettant en bouteille la bière des fûts de 30 l ? « Ce n’est pas possible », répond Eric Trossat, qui écarte aussi la possibilit­é de ressortir la cuvée 2020 en 2021. « Ça va devenir une bière d’hiver, non plus de Noël, estime Edouard Haag. Mais j’espère que les gens sauront nous aider quand cela sera de nouveau possible.» Sinon? De nouvelles destructio­ns du précieux liquide pourraient avoir lieu. Après le premier confinemen­t, 10 millions de litres avaient été jetés, faute de débouchés.

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10 millions de litres avaient déjà été détruits au printemps.

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