Des habitants volent dans les plumes des pigeons
Des habitants déplorent des dégradations
« Il y en a partout dans Strasbourg, j’ai jamais vu ça ! » se lamente Myriam, balayette en main, s’affairant à nettoyer les fientes de pigeons sur le rebord de sa fenêtre. Après la propagation des rats en ville, question qui avait agité un des derniers conseils municipaux, c’est à présent celle des pigeons qui animent les discussions. Une forte présence qui n’est pas vraiment nouvelle, même si au ressenti, elle s’est accentuée. Déjà en 2016, le service d’hygiène expliquait que cela était dû en partie à l’offre alimentaire abondante sur la ville et notamment par la présence des silos céréaliers proches. «Une offre alimentaire » complétée bien souvent par le nourrissage des animaux par les habitants. Ce qui est, « on ne le répétera jamais assez, absolument déconseillé » rappelle la nouvelle conseillère municipale déléguée aux animaux dans la ville, Marie-Françoise Hamar. « Nous lançons ces jours-ci une nouvelle campagne antinourrissage par voie d’affiches, car donner du pain aux pigeons nuit à leur santé. Ce sont des oiseaux granivores et cela contribue à augmenter leur population. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, précise l’élue, le problème est du reste identique avec les rongeurs. Pas de nourriture signifie moins d’individus, même s’il reste une présence liée aux zones dortoirs. La population se régule sur l’offre alimentaire naturelle. »
Des contraceptifs
Une des raisons serait-elle alors l’arrêt de la régulation «au filet»? Une méthode confidentielle qui provoquait l’indignation des défenseurs des oiseaux. Celle-ci consistait à appâter les pigeons sur une quarantaine de sites de la ville, trois fois par an au moins, avant de leur jeter dessus un filet pour les capturer. Selon la conseillère, cela ne serait plus pratiqué depuis 2016. Sans donner de calendrier précis, la ville dit vouloir installer des pigeonniers contraceptifs. Un dispositif qui «permettra, contrairement aux méthodes de capture et de gazage qui sont cruelles et inefficaces dans la durée, une régulation douce et pérenne de ces oiseaux», promet l’élue.