Candidatures, tractations et alliances... Les enjeux du scrutin des régionales
A quatre mois des élections, les manoeuvres sont lancées, mais toutes les têtes de liste ne sont pas encore connues
Jean Rottner (LR), président de la région Grand Est, une terre traditionnellement ancrée à droite, n’a pas dévoilé ses intentions pour les prochaines élections. Prévues en mars, les régionales ont été reportées aux 13 et 20 juin à cause de la crise sanitaire.
˃ Un sortant bien silencieux. Pour l’instant, pas un mot. Médecin urgentiste, Jean Rottner garde pour lui son diagnostic. L’élu alsacien est clairement identifié auprès des Français comme un personnage central de la région, notamment grâce à sa présence médiatique sur la gestion de la crise de Covid-19. Si le chemin semble balisé, l’ex-maire de Mulhouse doit surveiller dans son rétroviseur la ministre, et ex-présidente du conseil général du Haut-Rhin, Brigitte Klinkert, avec sa liste Renaissance. Cette dernière pourrait lui donner du fil à retordre pour peu qu’elle soit poussée par LREM, ce qui pourrait être le cas selon nos confrères du Figaro. ˃ Bérangère Abba, vraiment tête de liste LREM-MoDem ? Les choses semblaient claires à LREM, qui avait désigné la secrétaire d’Etat chargée de la Biodiversité, Bérangère Abba, élue de Haute-Marne, comme cheffe de file. Mais son manque de notoriété ne joue pas en sa faveur. D’où l’apparition du nom de Brigitte Klinkert, très impliquée dans la création de la Collectivité européenne d’Alsace, comme tête de liste potentielle. L’élue haut-rhinoise peut compter sur l’appui de nombreux députés de la région, et un solide ancrage local.
˃ Laurent Jacobelli, pour le RN. Un chamboule-tout politique pourrait bénéficier au RN, en embuscade. Alors que la liste devait être conduite par Virginie Joron, l’actuelle présidente du groupe RN du conseil régional, c’est finalement Laurent Jacobelli qui a été nommé tête de liste. Originaire des Vosges, il a déjà tenté l’aventure des régionales dans le Grand Est en 2015, mais pour Debout la France.
˃ Eliane Romani, du côté des écologistes. Pleins d’espoirs après leurs victoires aux municipales à Strasbourg et à Schiltigheim, les écologistes, sont les premiers en ordre de bataille après une alliance avec Génération-s, Génération Ecologie, le Mouvement des progressistes, l’Alliance écologiste indépendante et CAP 21. L’ex-adjointe au maire de Thionville Eliane Romani (EELV) entend « contrer le projet de “start-up région” de Jean Rottner ». ˃ A gauche, un « Appel Inédit ». Pas de tête de liste désignée, pour l’instant, chez les socialistes. Des discussions existeraient avec les écologistes via les élus de Strasbourg et Nancy. Mais le parti doit pour l’instant gérer « l’Appel Inédit » pour le Grand Est, lancé par Pernelle Richardot (PS), Caroline Fiat (LFI) et l’ex-ministre Aurélie Filippetti. Quant au PCF, qui a déjà choisi comme chefs de file Hülliya Turan et Bora Yilmaz, il appelle également à un rassemblement de gauche.