20 Minutes (Strasbourg)

Des étudiants répondent à l’appel avec Doctolib

Des étudiants ont été recrutés en renfort dans un centre d’appel pour prendre les rendez-vous sur la plateforme Doctolib

- Thibaut Gagnepain

« Collectivi­té européenne d’Alsace, centre d’appel pour la vaccinatio­n, bonjour. » Les formules d’accueil s’enchaînent au rythme des appels. Incessants. Ce numéro unique* a été mis en place depuis le 19 janvier dans la région alsacienne afin d’aider les habitants à prendre rendez-vous sur la plateforme Doctolib.

« On avait conscience que des personnes n’étaient pas à l’aise avec l’outil numérique. L’idée était de leur apporter aussi un lien humain », explique le président de la toute nouvelle CEA, Frédéric Bierry, à l’origine du projet. L’élu l’avoue : il ne s’attendait pas à un tel afflux. « Les deux premiers jours, on a eu 150 000 appels, se souvient-il. Depuis, ça s’est un peu calmé, mais on tourne toujours à 12 000 entre 8 h 30 et 17 h. » Dont beaucoup restent sans réponse. Car les équipes mobilisées ne sont pas assez nombreuses pour faire face. Les personnels de la collectivi­té européenne d’Alsace ont donc reçu le renfort, depuis le 1er mars, de 28 étudiants. Tout content de trouver un job rémunéré en cette période compliquée.

« Il y a 15 étudiants en équivalent temps plein chaque jour, répartis à Colmar et à Strasbourg. »

Estelle Burgun, cheffe de service à la CEA

« J’avais déposé beaucoup de candidatur­es dans les supermarch­és et je n’avais pas de réponse », témoigne Arthur, 17 ans, en première année de licence en sciences sociales. Comme ses camarades, il a donné ses horaires de cours et son emploi du temps au standard de vaccinatio­n a été adapté. « Je fais vingt à vingt-cinq heures par semaine ici », estime-t-il.

« Il y a 15 étudiants en équivalent temps plein chaque jour répartis sur les deux sites, à Strasbourg et à Colmar. Ils ont pour le moment un contrat de deux mois », détaille Estelle Burgun, cheffe de service à la CEA. « On aura certaineme­nt besoin d’eux jusqu’à la fin de l’année », ajoute Frédéric Bierry en estimant le coût de l’opération à « environ 30 000 € par mois ».

Lise, 23 ans et étudiante en master d’anglais, avoue son « plaisir d’aider les personnes âgées ». Car le relationne­l fait partie intégrante du travail. Il en constitue même l’essentiel, car il n’y a pas toujours de créneau de vaccinatio­n à proposer dans les 23 centres alsaciens ! « Lundi, je n’ai pas pu prendre un seul rendez-vous, aucun n’était accessible. C’était un peu triste », appuie Gaston, 18 ans, passionné par le design. « On apaise aussi les gens, résume Lise, qui avoue quand même que ce n’est pas toujours simple. Non, on ne se fait pas insulter. Pas nous, en tout cas… C’est pour plus haut. Mais, après, c’est fini, ils se calment. » Et voilà le moment de prendre un autre appel.

Tél : 09 70 81 81 61

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Le coût de l’opération est estimé à « 30 000 € » par mois par la CEA.

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