20 Minutes (Strasbourg)

Pour l’apnée du sommeil, des signes alarmants existent

Cette pathologie concerne environ 5 % de la population adulte

- Oihana Gabriel

Cette année de confinemen­t a rimé avec insomnies et fatigue pour de nombreux Français. Mais en ce vendredi, pour la Journée du sommeil, comment savoir si, au-delà du contexte, on ne souffre pas d’apnée du sommeil, qui touche environ 5 % de la population adulte ?

Si tout le monde fait de l’apnée de manière raisonnabl­e la nuit, seuls certains en souffrent au quotidien. «Cela devient pathologiq­ue quand l’obstructio­n des voies aériennes supérieure­s se fait pendant dix secondes minimum et de manière répétée [au moins cinq fois par heure] », précise Gilles Besnainou,

« La principale complicati­on, c’est la somnolence. » Gilles Besnainou, ORL

ORL à Paris (8e), spécialist­e de l’apnée du sommeil. Conséquenc­e : on se réveille pâteux. « La principale complicati­on, c’est la somnolence, reprend Gilles Besnainou. Au volant : un quart des accidents sont dus à l’apnée du sommeil.» Deuxième risque, l’hypertensi­on et les maladies cardiovasc­ulaires.

D’où l’intérêt de vérifier qu’on ne souffre pas de cette pathologie. La première personne à consulter est celle qui partage (éventuelle­ment) sa couche. «L’apnée du sommeil, c’est souvent un diagnostic du conjoint!», s’amuse l’ORL. Si l’apnée est légère, c’est moins évident de mettre le doigt dessus, mais certains signaux peuvent alerter. «Le patient peut se réveiller avec des maux de tête, avec l’impression de ne pas avoir dormi ou il se lève pour faire pipi deux à trois fois par nuit, poursuit Gilles Besnainou. Car quand vous faites de l’apnée, vous sécrétez une hormone diurétique. » Quelle démarche suivre pour vérifier que l’on n’est pas concerné ? Aller passer une nuit dans un centre du sommeil, électrodes sur le corps, afin de comprendre d’où viennent des problèmes d’insomnies ou de fatigue chronique. «Le souci, c’est qu’on n’a pas beaucoup de centres en France, ce qui entraîne un retard dans la prise en charge », regrette Pierre Escourrou, cardiologu­e et somnologue au centre interdisci­plinaire du sommeil à Paris.

Si obtenir ce diagnostic reste complexe, le dépistage devrait s’améliorer prochainem­ent. « Jusqu’à peu, il n’y avait pas de spécialist­es du sommeil, explique Pierre Escourrou. Dans le cursus de médecine, cette spécialité a été créée en 2017 et dure quatre ans. » La première promotion est donc attendue prochainem­ent dans les cabinets.

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De nombreux accidents de la route sont dus à l’apnée du sommeil.

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