Et à la fin, il n’en restera qu’un, ou peut-être deux
A la lutte à l’ouverture, Jalibert et Ntamack, pourraientils jouer ensemble ?
Il fut un temps, pas si lointain, où le sélectionneur français devait racler les fonds de gamelle pour trouver un demi d’ouverture à peu près potable. Aujourd’hui, les tiroirs débordent d’ouvreurs de talent. Dont Romain Ntamack et Matthieu Jalibert. Plus ou moins établi n°1 depuis l’intronisation de Fabien Galthié à la tête des Bleus, le premier, qui revient de blessure, est en train de voir le second lui passer devant dans la hiérarchie. C’est comme ça qu’on lit la titularisation du Bordelais pour le match face aux Gallois, samedi. Serait-ce alors faire preuve d’un peu trop de gourmandise que de dire qu’il est bien dommage de devoir se passer d’un de ces deux joueurs ? C’est la théorie défendue par l’ancien international Richard Dourthe, il y a un an, dans les colonnes du Midi Olympique : « Avec Ntamack et Jalibert, on a deux très grands talents et je veux les voir ensemble et au même moment sur le terrain. Les grands joueurs savent cohabiter. »
Repositionner Jalibert ?
Son idée, si on pousse le raisonnement jusqu’au bout, serait alors de faire glisser Jalibert à l’arrière pour permettre au duo Ntamack-Dupont de reformer cette charnière de lumière. Ce qui n’a rien d’ahurissant, puisque le Bordelais a déjà évolué à ce poste en club, début mars face à Pau. C’est aussi l’avis de l’ancien ouvreur Christophe Lamaison, qui explique que « si on a deux excellents 10, autant s’en servir là où ils sont les meilleurs ». Mais pas forcément tout de suite. « Je ne crois pas que l’heure soit aux tests, reprend Titou Lamaison. Il faut se reposer sur nos certitudes. Ce sera peut-être plus le cas dans l’optique de la Coupe du monde 2023. » Pour l’ancien international Thomas Lombard, l’heure n’est pas non plus aux chambardements : « Je trouve qu’on a un squelette 8-9-10-15 qui est solide. »
Et qui dit positionner Jalibert en 15 dit aussi mettre un tampon direction le banc à Brice Dulin. Or, les performances de l’arrière de La Rochelle, élu homme du match face à l’Irlande, ne sont pas du genre à pousser Galthié à changer ses plans à court ou moyen terme. Même si, de l’aveu même du sélectionneur, Jalibert à l’arrière « est une option que nous travaillons avec le staff ». « C’est toujours un plus d’avoir des joueurs qui peuvent évoluer à plusieurs postes, mais je maintiens que c’est mieux de faire jouer la concurrence au poste de 10, embraie Thomas Lombard. Je crois en la politique de l’homme en forme et il me semble que c’est aussi la volonté du sélectionneur. »