20 Minutes (Strasbourg)

Aux Etats-Unis, Johnson & Johnson sous surveillan­ce

Le vaccin américain inquiète les Etats-Unis après plusieurs cas graves de caillots sanguins

- Manon Aublanc

Un mois et demi après avoir été approuvé aux Etats-Unis, les autorités sanitaires américaine­s ont recommandé, mardi, «une pause» dans l’utilisatio­n du vaccin anti-Covid-19 produit par Johnson & Johnson afin d’enquêter sur « six cas rapportés aux Etats-Unis de personnes ayant développé de graves caillots sanguins après avoir reçu le vaccin», a indiqué l’Agence américaine des médicament­s (FDA). « Un cas s’est révélé mortel et un patient se trouve dans un état critique », a précisé un responsabl­e. Au total, plus de 6,8 millions de doses ont été injectées aux Etats-Unis.

«Par souci de précaution»

Même si rien n’est encore prouvé, il est de plus en plus vraisembla­ble que ces problèmes sanguins soient liés à la technique sur laquelle est basé ce vaccin. Comme celui d’AstraZenec­a, le Johnson & Johnson est un vaccin dit à «vecteur viral» : on prend comme support un autre virus, qu’on modifie afin qu’il transporte dans l’organisme des informatio­ns génétiques permettant de combattre le Covid-19. Ces deux vaccins utilisent comme support un type de virus très courant, appelé adénovirus. AstraZenec­a a opté pour un adénovirus de chimpanzé, Johnson & Johnson pour un adénovirus humain. Le fait que des problèmes similaires aient été observés avec ces sérums pourrait laisser penser «que c’est lié au vecteur adénovirus», a déclaré sur Twitter Mathieu Molimard, spécialist­e français de pharmacolo­gie. En effet, «ces cas n’existent pas, à ce jour, avec les vaccins ARN», ceux de Pfizer/BioNTech et Moderna, qui utilisent une autre technique, l’ARN messager.

Les six personnes concernées par ces événements thrombo-emboliques graves sont des femmes âgées de 18 à 48 ans, dont les symptômes sont apparus six à treize jours après l’injection.

Les centres américains de lutte et de prévention des maladies, agence fédérale de santé publique du pays, devaient se réunir, mercredi, afin d’évaluer ces différents cas. L’agence américaine des médicament­s devrait bientôt livrer ses conclusion­s. «Tant que cette procédure est en cours, nous recommando­ns une pause», a affirmé la FDA, précisant agir «par souci de précaution». Le groupe pharmaceut­ique américain Johnson & Johnson a aussi indiqué qu’il avait «pris la décision de retarder le déploiemen­t » de son vaccin en Europe en attendant les conclusion­s des autorités sanitaires américaine­s.

 ??  ??
 ??  ?? Il est de plus en plus vraisembla­ble que ces problèmes sanguins soient liés à la technique sur laquelle est basé ce vaccin.
Il est de plus en plus vraisembla­ble que ces problèmes sanguins soient liés à la technique sur laquelle est basé ce vaccin.

Newspapers in French

Newspapers from France