20 Minutes (Toulouse)

Les drones partent à l’attaque des navires pollueurs

La société toulousain­e CLS va traquer les nappes d’hydrocarbu­re en mer

- Hélène Ménal

Apartir de mars, les navires pollueurs devront y réfléchir à deux fois avant de dégazer incognito au large des côtes européenne­s. Car, il se pourrait qu’ils soient pris en flagrant délit par la patrouille des drones renifleurs de pétrole de la société CLS. La boîte toulousain­e, spécialisé­e dans l’océanograp­hie spatiale, vient de décrocher, avec son partenaire portugais Ketever, le marché pour la détection des pollutions maritimes par hydrocarbu­re, lancé par l’Agence européenne de sécurité maritime (ESMA). « A cette échelle, le dispositif est une première mondiale, assure Gaétan Fabritius, le responsabl­e de la sécurité maritime à CLS. N’importe quel pays de l’Union européenne pourra faire appel à nous pour surveiller son domaine maritime. Une équipe se rendra sur place le temps d’une campagne, avec des pilotes de drones et des technicien­s ». CLS transmettr­a les images aux autorités locales qui se chargeront des capitaines indélicats.

Pêche illégale et passeurs

CLS repère déjà depuis dix ans les taches d’huile sur les eaux en traitant des images satellitai­res. « Au début, nous détections une pollution à chaque image. Aujourd’hui, il n’y a en a plus que la moitié des images », indique le spécialist­e. Mais les drones, plus agiles qu’un satellite qui se contente de passer avant de poursuivre son orbite, vont rendre la traque encore plus agile. La mission n’en reste pas moins titanesque : un gros bateau fait naufrage tous les trois jours dans le monde, selon CLS et, par rapport aux dégazages, ils ne représente­nt qu’une infime partie des six millions de tonnes d’hydrocarbu­re déversées en mer chaque année. Ce service made in Toulouse a nécessité deux ans de recherche et de développem­ent et CLS compte bien l’exporter sur d’autres continents. Mais un drone qui traque la pollution peut tout aussi bien repérer des passeurs de migrants ou des pêcheurs illégaux. L’ESMA a lancé un second marché, sécuritair­e celui-là, pour les eaux européenne­s. Et là aussi, CLS est sur les rangs.

 ??  ??
 ??  ?? Le centre de contrôle des mers de CLS à Toulouse.
Le centre de contrôle des mers de CLS à Toulouse.

Newspapers in French

Newspapers from France