La radiothérapie entre dans une nouvelle ère
Plus précis et rapide, un nouvel appareil est en service à l’IUCT
Réduire de 10 % en moyenne la durée des traitements en radiothérapie. Une possibilité réelle, loin d’être anecdotique pour un malade, et désormais proposée à l’Institut universitaire du Cancer (IUCT). L’établissement est depuis le 17 janvier le premier de France – et le sixième au monde – à utiliser la 3e génération des plateformes de tomothérapie. Cette technologie couple la radiothérapie à l’imagerie 3D. Comme pour un scanner, le patient est placé dans un anneau dans lequel la table de traitement avance lentement. « Au-delà du raccourcissement des séances, il nous permet, grâce à des logiciels embarqués, de recalculer les dosages en cours de traitement en fonction de l’évolution de la tumeur, mais aussi de la morphologie du patient qui peut perdre du poids », indique le Pr Elisabeth Moyal, chef du département de radiothérapie. Dans le cas de tumeurs ORL, il est fréquent qu’elles changent de forme sous l’effet des rayons. Là où dans la radiothérapie classique, le protocole est figé en début de traitement ou jusqu’au prochain scanner, l’innovation, baptisée « Radixact », permet de l’adapter et de la personnaliser en épargnant un maximum les tissus sains. L’IUCT utilise sa nouvelle plateforme pour des tumeurs avec des « champs complexes » (ORL donc, tumeurs du sein ou pelviennes). Son apport est aussi important en cas de récidive car sa précision « balistique » permet de réirradier des zones. Ce qui n’était pas possible il y a quelques années et ce qui laissait le cancer l’emporter plus souvent.