20 Minutes (Toulouse)

Appel aux rivaux, meeting, réunions publiques... Fillon orchestre sa riposte

PRÉSIDENTI­ELLE

- De notre envoyée spéciale dans l’Oise, Anne-Laëtitia Béraud

Montrer à tout prix que l’on n’est pas seul dans la tempête. Le candidat de la droite à la présidenti­elle Francois Fillon, empêtré dans des soupçons d’emplois présumés fictifs au profit de son épouse et de deux de ses enfants, a lancé une riposte, mercredi, dans l’Oise.

Acte I : recontacte­r les anciens rivaux. Au lendemain d’une journée durant laquelle des députés « frondeurs » de droite ont de nouveau voulu « débrancher » François Fillon, le candidat a appelé Alain Juppé avant de déjeuner avec Nicolas Sarkozy. Objectif : montrer qu’il dispose du soutien de ses anciens concurrent­s, mais aussi de leurs troupes, et aussi s’assurer de leur coopératio­n pour cette campagne incontrôla­ble. Le tête-à-tête avec Nicolas Sarkozy, qualifié de « chaleureux » selon l’entourage de l’ex-président, était ainsi résumé par un élu, mercredi, à Compiègne (Oise) : « Quand les difficulté­s apparaisse­nt, il est important de se serrer les coudes, de se donner un coup de pouce aussi. Et puis, l’hypothèse François Baroin [l’ex- « Premier ministrabl­e » de Nicolas Sarkozy] dont on parle ici et là, moi, ça me va. »

Acte II : être escorté par des parlementa­ires. Un communiqué a annoncé dans l’après-midi la nouvelle propositio­n de François Fillon, à savoir « établir la majorité pénale à 16 ans ». Il précédait une réunion privée du candidat sur le thème de la sécurité avec des acteurs locaux et son escorte. Le thème du jour a ravi l’ex-sarkozyste Eric Ciotti, qui s’est félicité de tout « projet visant à restaurer l’autorité » de l’Etat. Interrogé sur l’ambiance de la campagne, l’élu a assuré : « Nous sommes mobilisés pour aller à la victoire », réfutant par ailleurs toute méthode Coué. Parmi les élus présents aux abords de la salle de quartier, les petits mots assassins ont fusé sur les « frondeurs » : « [Georges] Fenech [chef de file des frondeurs], marre de lui. Et [Pierre] Lellouche? Toujours aussi éruptif, lui! Un plan B, mais quelle bêtise! »

Acte III : célébrer l’« ordre et l’autorité ». Comme lors de son dernier meeting, à Poitiers, la semaine dernière, un comité d’accueil attendait François Fillon à Margny-lès-Compiègne. En tapant sur des casseroles et aux cris de « Fillon escroc, Fillon en prison », une vingtaine de manifestan­ts ont ralenti le flux des véhicules, ce qui a passableme­nt irrité sympathisa­nts et élus. « Des pauvres connards », a lancé l’un d’entre eux lorsqu’un autre estimait : « Il faudrait les tuer, c’est tout. » « Merci d’être inflexible face aux attaques », a lancé pour sa part François Fillon depuis la tribune. « On va gagner », a scandé la salle avant d’applaudir le candidat qui a affirmé vouloir l’« ordre et l’autorité de l’Etat ».

Acte IV : aligner les forces supplétive­s sur le terrain. Contesté par une partie des parlementa­ires LR, François Fillon va répliquer en alignant des forces supplétive­s ce jeudi et vendredi. Pas moins de dix-sept élus vont tenir des réunions publiques pour porter la bonne parole : les filloniste­s Jérôme Chartier et Bruno Retailleau, les sarkozyste­s Christian Jacob et Eric Woerth et même François Baroin. François Fillon sera, quant à lui, attendu à Tourcoing. Une façon de clouer le bec aux frondeurs de la droite.

Pas moins de 17 élus envoyés pour tenir des réunions publiques en cette fin de semaine.

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François Fillon a lancé une riposte contre les frondeurs de la droite.

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