20 Minutes (Toulouse)

La bande dessinée touchée par la précarité

- Olivier Mimran

Ils produisent, à notre attention, du rêve en bulles… mais leur vie, elle, n’a rien d’un fantasme : une enquête à l’initiative des Etats généraux de la bande dessinée a récemment levé le voile sur les conditions de travail des auteurs de BD francophon­es. Et le constat global n’a rien de réjouissan­t.

« Auteur de BD, une profession en danger », affirmait la rencontre, qui s’est tenue dans le cadre du festival d’Angoulême, en présentant une étude menée auprès de 1 500 auteurs, « profession­nels ou amateurs, de la star reconnue mondialeme­nt à l’inconnu en devenir », la plus importante jamais menée sur une profession très largement exercée par des hommes (73 %). Les artistes qui ont répondu à l’étude se considèren­t à 53 % comme des « travailleu­rs précaires » : 52% d’entre eux gagnent moins d’un Smic annuel brut. Pire, 32 % vivent sous le seuil de pauvreté (selon les barêmes de l’Insee). Aude Picault, auteure pourtant productive, confirme combien il est « difficile de joindre les deux bouts » quand on se consacre entièremen­t à son métier (71 % des sondés déclarent d’ailleurs être obligés d’exercer en parallèle dans un autre domaine pour s’en sortir).

A la question « Craignez-vous que votre situation se dégrade dans les cinq prochaines années », la réponse est affirmativ­e à 66 %. Et 51 % des sondés déclarent ne pas savoir s’ils pourront faire carrière dans la BD toute leur vie. « L’âge d’or de la bande dessinée est révolu », conclut Benoît Peeters, scénariste et président des Etats généraux de la BD.

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Les auteurs craignent de se retrouver à poil.

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