Le procès du père Preynat par l’Eglise a commencé
Le procès du prêtre du diocèse de Lyon a commencé au tribunal ecclésiastique
Plus d’un an après la médiatisation de l’affaire Preynat par l’association La Parole libérée, le prêtre accusé d’avoir agressé sexuellement plusieurs scouts de la paroisse Saint-Luc de Sainte-Foy-lèsLyon, dans les années 1980-1990, doit s’expliquer devant les juges du tribunal ecclésiastique. Le père Preynat était allé jusqu’à évoquer des viols, aujourd’hui prescrits, perpétrés sur plusieurs mineurs. « Son procès canonique a commencé », a-t-on appris jeudi auprès du diocèse de Lyon.
Plus de 70 victimes
Evoquée en janvier 2016, la procédure a tardé à être enclenchée. Le diocèse avait fait savoir qu’un procès canonique ne pouvait être engagé qu’une fois l’affaire jugée au civil. « Le droit canon prévoit aussi de ne pas juger les affaires prescrites. Mais l’Eglise a levé ces deux obstacles », disait-on il y a quelques semaines dans l’entourage du cardinal Philippe Barbarin. Les victimes, dont certaines ont témoigné auprès de l’officialité interdiocésaine, seront entendues. « Quelle que soit l’ancienneté des faits, toutes les victimes peuvent venir apporter leur témoignage », explique-t-on au diocèse. Le procès devrait durer plusieurs semaines. A son issue, un jugement canonique sera rendu. Le père Preynat, mis en examen par la justice pour agressions sexuelles et placé sous contrôle judiciaire depuis mars 2016, pourrait retourner à l’état laïc. Il ne ferait plus partie de l’Eglise. Le prêtre de 71 ans avait été dénoncé en 1991 au cardinal Decourtray, alors primat des Gaules, par la famille de l’un des anciens scouts. Un temps écarté de sa mission, il avait continué à être en contact avec des enfants, auxquels il enseignait le catéchisme. Il était responsable de plusieurs paroisses. L’association de victimes La Parole libérée a recensé plus de 70 victimes présumées du curé.