Les « seed bombs » ont le flower power pour végétaliser
Des Toulousains utilisent cette méthode pour végétaliser des espaces en friche
P our les enfants, Seed Bomb (Canon graine), c’est l’attaque d’un Pokemon de type plante qui inflige des dégâts, sans effet secondaire. Pour les jardiniers militants, adeptes de la « green guérilla », les conséquences d’un lancer de seed bombs relèvent plus du flower-power que d’un carnage. Car derrière ces appellations guerrières se cache l’art subtil du jardinage. Valérie, Camille et beaucoup d’autres se sont employés à réaliser ces petits boules de graines mercredi, sur le campus de l’université Jean-Jaurès, lors d’un atelier organisé par l’association Partageons les jardins.
Biodiversité en ville
« Il faut bien respecter les dosages : un tiers de compost, un tiers de terreau et un peu moins d’un tiers d’argile. Ensuite, on malaxe le tout et une fois la forme réalisée, on y glisse des graines de prairie fleurie. Ensuite on les fait sécher et on les jette où l’on veut », explique avec pédagogie Alice Thouvenin, de l’association. En évitant les pelouses qui seront un jour tondues ou les jardinières qui seront tôt ou tard binées. Un moyen pour les jardiniers de fleurir les lieux à l’abandon, inaccessibles car il est facile de lancer ses seed bombs au-dessus des grillages. « Cela redonne de la vie au béton et met de la biodiversité en ville, là où il y a de plus en plus de densification et où les jardins sont éradiqués pour laisser la place à des immeubles, argumente Valérie. Cela permet aussi de diversifier car on se trouve avec toujours les mêmes plantes qui ne sont plus résistantes et, du coup, des maladies et ravageurs s’installent. » Pour d’autres, c’est un moyen d’être actif sans demander la permission. « Seed bombs est un mouvement à l’origine des jardins partagés à New York. Aujourd’hui, c’est un outil pour nous, on les utilise pour faire des semis, c’est plus facile pour faire des prairies fleuries. C’est un moyen de s’approprier des friches », relève Alice Thouvenin. Un premier pas pour les transformer plus tard en jardin. Une réflexion sur laquelle elle planche avec de nombreux bailleurs sociaux de Toulouse.