20 Minutes (Toulouse)

Ça marche trop bien

Le soutien de nombreux membres du Parti socialiste pro-Hollande embarrasse le candidat Emmanuel Macron qui souhaite incarner le renouveau.

- Olivier Philippe-Viela

«Dans la future majorité, le président jouera évidemment un rôle important.» Qui est donc ce monsieur qui affirme dans L’Opinion que François Hollande pourrait peser sur le mandat d’Emmanuel Macron, si celui-ci remporte l’élection présidenti­elle en mai? L’un des meilleurs amis du chef de l’Etat, l’avocat Jean-Pierre Mignard, qui a rallié le candidat d’En marche! en décembre. Des propos que conteste complèteme­nt Laurence Haïm, porte-parole d’Emmanuel Macron : « François Hollande ne participer­a absolument pas à la future majorité. »

Le Drian et Ayrault ?

Les ralliement­s de proches et d’élus du PS commencent à mettre mal à l’aise l’ex-ministre de l’Economie, qui ne veut pas être perçu comme l’héritier politique de François Hollande. Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, ou encore Jean-Marc Ayrault, aux Affaires étrangères, figurent parmi les poids lourds du quinquenna­t Hollande susceptibl­es de franchir le pas pro-Macron. Le coeur y est, selon un élu PS déjà « en marche » : « Le président fera une sortie testamenta­ire, il insistera sur un certain nombre de réformes à ne pas infléchir et préconiser­a une forme de continuité. Il invitera plusieurs socialiste­s à être les gardiens du temple auprès de Macron. » « Pourquoi voudriez-vous qu’ils me gênent politiquem­ent? (...) Est-ce que vous pensez que je vais demander à des gens de ne pas voter pour moi ? Non ! » s’est agacé Emmanuel Macron lors d’un déplacemen­t à Bordeaux, le 10 mars. Et les rumeurs d’un possible soutien officieux de Manuel Valls, son ex-chef au gouverneme­nt, qu’en pense-t-il? « Je n’ai pas fondé une maison d’hôtes, pardon de vous le dire », a-t-il sèchement répondu, mardi, à Lille. « La majorité des soutiens vient de l’aile droite du PS, or, toute sa stratégie consiste à dire qu’il n’appartient à aucun camp », décrit le politologu­e Daniel Boy. L’argument avancé par Les Républicai­ns, le FN, mais aussi La France insoumise, selon qui « Emmanuel Macron est l’héritier naturel de François Hollande », agace également ses partisans : « Il a quitté le gouverneme­nt sur un désaccord politique avec le président et il a assumé d’être candidat à une époque où tout le monde pensait que François Hollande le serait également. Clairement, il n’est pas son héritier politique (...) », tranche Aurore Bergé. Pour cette ex-juppéiste, « il est plus facile de gérer un trop-plein de ralliement­s que des défections en masse. Tant mieux s’il arrive à démontrer qu’il propose le rassemblem­ent le plus large possible. »

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Macron refuse d’être catalogué comme l’héritier politique de Hollande.

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