A Grasse, un adolescent tire et blesse au moins quatre personnes dans son lycée
L’auteur de la fusillade de Grasse est fasciné par les tueries
C’est une image lourde de sens. Le 13 mars, le principal suspect de la fusillade de Grasse (AlpesMaritimes), au cours de laquelle au moins quatre personnes ont été légèrement blessées, a changé sa photo de profil sur Facebook. L’adolescent a posté celle d’un squelette terrifiant, entouré de têtes de mort, tenant dans la main droite un pistolet et dans la main gauche une mitraillette. Annonçait-elle le drame qui allait se nouer trois jours plus tard, dans l’enceinte du lycée Tocqueville, où il est scolarisé en terminale littéraire ?
« Un jeune homme fragile »
L’examen de son profil sur le réseau social révèle en tout cas une facette inquiétante de la personnalité de ce garçon de 17 ans, inconnu des services de police. Celui d’un jeune homme fasciné par le diable, les armes à feu et les tueurs en série. Le 11 février, il a ainsi posté la photo de Dylan Klebold et d’Eric Harris, les auteurs de la tuerie de Columbine, aux Etats-Unis, survenue en 1999. Bilan : 15 morts, dont les deux tireurs. Voulait-il, jeudi midi, les imiter ? Encore une question à laquelle devront répondre les enquêteurs. Sa page Facebook regorge d’images glauques et perturbantes. Quelques mois plus tôt, il a également posté une vidéo dans laquelle il se grimait en clown maléfique portant un masque à gaz. D’une main, il pointe la caméra avec un pistolet, puis fait mine de se suicider. Sur YouTube, sa présentation fait froid dans le dos : « Celui qui marquera l’histoire avec votre sang. » Selon Christian Estrosi, président LR de la région Paca, l’adolescent pourrait souffrir de « problèmes psychologiques ». La ministre de l’Education nationale, Najat Valaud-Belkacem, estime pour sa part qu’il s’agit de « l’acte fou d’un jeune homme fragile ». Selon nos informations, il est le fils d’un conseiller municipal de Grasse, élu sur la liste RBM/FN en 2014. Ce dernier a, depuis, rejoint l’équipe du maire LR de la commune, Jérôme Viaud, et est également coordinateur pour la région Paca du Rassemblement pour la France (RPF), un parti souverainiste. Peu après la fusillade, le père du suspect, qui ignorait sûrement l’identité du tireur, a assuré sur Twitter son soutien aux victimes : « De tout coeur avec le proviseur, les professeurs, le personnel, les élèves & parents d’élèves de #Tocqueville F #Barbey élu #Grasse #Grasse06. »