20 Minutes (Toulouse)

Un simulateur de crash d’oiseaux sur les avions

Une nouvelle plateforme ultra-performant­e a été inaugurée

- Béatrice Colin

Il arrive régulièrem­ent que des avions soient percutés par des oiseaux. Parfois, lors de ces rencontres inopinées, les carlingues des aéronefs subissent des dégâts. Les grêlons, les débris de pneus ou de moteurs sont aussi à l’origine de nombreux dommages. Pour tester la résistance des matériaux qui composent les cockpits, ailes et réacteurs, les constructe­urs aéronautiq­ues reproduisa­ient ces crash-tests grandeur nature avec de vrais poulets. Au sein de la toute nouvelle plateforme Stimpact, inaugurée jeudi à Toulouse au sein de l’institut Clément-Ader (ISAEUniver­sité Paul-Sabatier), la gélatine a remplacé le volatile.

Améliorer les matériaux

Ce laboratoir­e, l’un des plus performant­s en Europe sur ces questions, vient par ailleurs de s’associer à Airbus. Grâce à ses trois lanceurs, des grosses carabines à air comprimé, que certains appellent les « canons à poulets », les ingénieurs développen­t « des outils qui vont prévoir l’impact et ses conséquenc­es sur les matériaux », indique Philippe Olivier, le directeur de l’Institut Clément-Ader (ICA). Ces chercheurs, dont certains de l’Institut de recherche technologi­que (IRT) Saint-Exupery, modélisent, calculent avant de lancer contre un morceau de fuselage des projectile­s parcourant jusqu’à 800 m/s. « Cela peut concerner un hélicoptèr­e, une voiture, un train à grande vitesse, l’ensemble des structures dont on veut garantir la sécurité », poursuit Yves Gourinat, directeur adjoint de l’ICA. Pour Airbus, c’est un moyen de gagner du temps et de savoir comment rendre ses matériaux plus robustes.

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Ludovic Barrière, ingénieur à l’IRT.

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