Un simulateur de crash d’oiseaux sur les avions
Une nouvelle plateforme ultra-performante a été inaugurée
Il arrive régulièrement que des avions soient percutés par des oiseaux. Parfois, lors de ces rencontres inopinées, les carlingues des aéronefs subissent des dégâts. Les grêlons, les débris de pneus ou de moteurs sont aussi à l’origine de nombreux dommages. Pour tester la résistance des matériaux qui composent les cockpits, ailes et réacteurs, les constructeurs aéronautiques reproduisaient ces crash-tests grandeur nature avec de vrais poulets. Au sein de la toute nouvelle plateforme Stimpact, inaugurée jeudi à Toulouse au sein de l’institut Clément-Ader (ISAEUniversité Paul-Sabatier), la gélatine a remplacé le volatile.
Améliorer les matériaux
Ce laboratoire, l’un des plus performants en Europe sur ces questions, vient par ailleurs de s’associer à Airbus. Grâce à ses trois lanceurs, des grosses carabines à air comprimé, que certains appellent les « canons à poulets », les ingénieurs développent « des outils qui vont prévoir l’impact et ses conséquences sur les matériaux », indique Philippe Olivier, le directeur de l’Institut Clément-Ader (ICA). Ces chercheurs, dont certains de l’Institut de recherche technologique (IRT) Saint-Exupery, modélisent, calculent avant de lancer contre un morceau de fuselage des projectiles parcourant jusqu’à 800 m/s. « Cela peut concerner un hélicoptère, une voiture, un train à grande vitesse, l’ensemble des structures dont on veut garantir la sécurité », poursuit Yves Gourinat, directeur adjoint de l’ICA. Pour Airbus, c’est un moyen de gagner du temps et de savoir comment rendre ses matériaux plus robustes.