L’effroi à Saint-Pétersbourg
Une explosion est survenue dans le métro russe lundi, faisant au moins dix morts et de nombreux blessés. Une enquête pour « acte terroriste » est ouverte.
L’explosion s’est produite un jour de rentrée des classes, sur une ligne de métro très fréquentée de Saint-Pétersbourg, entre les stations Sennaïa Plochiad et Tekhnologuitche ski Institout. Lundi en début d’après-midi, un attentat a frappé la deuxième ville de Russie. Les autorités ont également annoncé qu’une « bombe artisanale avait été découverte et désamorcée à temps » dans une autre station de métro, celle de Plochiad Vosstaniïa. Selon l’agence russe Interfax, l’objet explosif découvert contenait 1 kg de TNT et aurait été dissimulé dans un extincteur d’incendie. Les informations sur le bilan sont plutôt confuses, mais, selon la ministre de la Santé Veronika Skvortsova, l’explosion a tué au moins dix personnes (sept personnes sont décédées sur place, un homme est mort dans une ambulance, et deux autres à l’hôpital). Des dizaines de blessés seraient à déplorer. Les autorités ont annoncé l’ouverture d’une enquête pour « acte terroriste », mais le Comité d’enquête russe a indiqué que les policiers allaient examiner « toutes les autres pistes éventuelles ». Selon Ren-TV, une chaîne de télévision russe, des caméras de vidéosurveillance ont filmé un terroriste. Sur Twitter, plusieurs médias russes ont relayé la photo d’un homme présenté comme un suspect. Toujours selon ces mêmes sources, cet homme serait actuellement recherché par la police.
Mafia, Tchétchènes, Daesh
La Russie a été frappée plusieurs fois par le terrorisme ces dernières années. « Le pays est confronté à trois types d’attentats, rappelle François Heisbourg, conseiller spécial à la Fondation pour la recherche stratégique et auteur, notamment, de Comment perdre la guerre contre le terrorisme. Il y a d’abord ceux de la mafia locale, puis ceux des Tchétchènes, qui avaient ciblé le théâtre de Moscou en 2002, une école à Beslan (Ossétie du Nord) en 2004, ou le métro de Moscou la même année. Enfin, il y a les attentats commis par Daesh. » L’organisation terroriste estime que la Russie (qui a lancé une intervention armée en Syrie en soutien au régime de Bachar al-Assad en septembre 2015) « mène la guerre contre les sunnites, ajoute François Heisbourg. Lorsqu’elle a fait exploser un avion russe au-dessus du Sinaï (Egypte) en octobre 2015 , c’est la politique russe au Moyen-Orient qui était visée. Là, c’est Poutine [qui se trouvait justement à Saint-Pétersbourg lundi] qui était ciblé à travers cet attentat. C’est la ville où il est né et dont il a été le “patron” très longtemps. »