« On l’appelle Jeeg Robot » ou le bug du super-héros
Un voleur avec des pouvoirs est-il un super-héros comme un autre?
Gabriele Mainetti s’est inspiré de Koutetsu Jeeg, un personnage de dessin animé japonais des années 1980, pour On l’appelle Jeeg
Robot. L’histoire du premier superhéros italien a été récompensée à Gérardmer et à L’Etrange Festival, ainsi que par sept David di Donatello (les César italiens). « J’ai souhaité montrer comment une petite frappe pouvait se métamorphoser en redresseur de torts », raconte le cinéaste. En effet, le personnage principal incarné par Claudio Santamaria n’a rien de rien de reluisant! Ce malfrat se retrouve doté de super-pouvoirs après être tombé dans une cuve de produits toxiques. « Il déteste les gens et va donc devoir faire un gros effort pour devenir digne de ses pouvoirs! » explique le réalisateur, qui signe ici son premier long-métrage. « Je m’insurge ici contre certains superhéros américains que je déteste, comme Superman, affirme-t-il. Il n’y a aucun enjeu véritable autour d’eux, car ils sont nés avec leurs pouvoirs : la lutte contre le crime est une évidence pour eux, ce qui n’est pas le cas dans mon film. » Son héros met un moment avant de comprendre sa force et de choisir la voie du bon droit. « C’est un homme de son temps, un vrai Italien, qui finira par se laisser amadouer par une femme », complète Gabriele Mainetti. Ilenia Pastorelli, découverte dans une émission de téléréalité, apporte un brin de douceur et d’humanité dans un monde régi par des gangsters sans pitié. « Dans l’anime original, Jeeg Robot ne pouvait être puissant qu’avec l’aide d’une assistante féminine, c’est pour cela que je l’ai pris comme modèle au départ », explique le réalisateur.
Une dimension humaine
Dans une Rome pas vraiment glamour transformée en champ de bataille, le réalisateur fait s’affronter son héros et un voyou cruel et flamboyant devant les yeux de cette belle fragile. « Les deux adversaires devaient conserver une dimension humaine et c’est à mon sens ce qui a plus au public italien : l’idée qu’on peut changer en bien! » insiste Gabriele Mainetti. Le succès de son film ne lui a pas tourné la tête : il a refusé de décliner son Jeeg Robot en série télévisée et souhaite tourner un autre film avant une éventuelle suite. « J’aime trop ce personnage pour le galvauder », déclare-t-il.