20 Minutes (Toulouse)

Le scrutin français agite le plat pays

- A Tournai, Olivier Aballain

« Les Belges critiquent souvent les Français mais, la présidenti­elle, ils en parlent tout le temps », résume Jérémy, l’un de ces nombreux Français installés à Tournai. D’ailleurs, tous les habitants de cette ville francophon­e de Belgique connaissen­t le nom des deux finalistes de la présidenti­elle. « C’est normal, on reçoit les chaînes de télé françaises », justifie le youtubeur GuiHome. De son vrai nom Guillaume Wattecamps, ce ressortiss­ant belge a même tenté de voter « pour la blague » en France, le 23 avril. Une façon, à ses yeux, de « montrer que la politique française fait partie de notre quotidien ».

Yannick, fleuriste, est intéressé, lui, par le fonctionne­ment de notre scrutin. « L’élection à deux tours, on n’a pas ça en Belgique. Ici, on vote pour quelqu’un, mais, avec la proportion­nelle, ce n’est presque jamais le vainqueur qui gouverne. Au moins, chez vous, vous êtes sûrs d’éliminer ceux que vous ne voulez pas. » Pour autant, Odon, 77 ans, « ne voudrait pas être à la place des Français pour choisir », après une campagne « ratée », qui a abouti à la qualificat­ion de Le Pen au second tour. Denis, rencontré dans la boutique d’un barbier, remarque que la France n’échappe pas « à la montée des extrêmes ». De quoi affecter le quotidien de l’autre côté de la frontière. « Si le FN applique ce qu’il dit qu’il va faire, et qui n’est pas, pour moi, une mauvaise chose, ça peut changer notre vie », avance franchemen­t Jonathan, un jeune père de famille. Célia, dont le compagnon est français, trouve Macron « plus ouvert » que Le Pen sur les questions européenne­s. Et, « pour la Belgique, l’Europe, c’est très important, parce qu’on est un petit pays », précise Christophe, trentenair­e croisé au hasard des rues tournaisie­nnes.

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L’élection à deux tours n’existe pas en Belgique.

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