Etude de la flore intestinale
Durant trois mois, ils ont soumis 150 spécimens à trois climats différents au sein de la station d’écologie expérimentale du CNRS de Moulis, en Ariège. Dans cette structure où les lézards sont dans leur habitat naturel, les chercheurs ont examiné comment réagissaient les microbes qui composent leur flore intestinale lorsque le thermomètre affiche 2 à 3 °C de plus. « Un an après, nous avons constaté qu’il y avait beaucoup moins d’espèces de bactérie », assure Julien Cote, l’un des membres du laboratoire. Grâce au séquençage d’ADN, les travaux de l’équipe ont mis en évidence une perte de 34 % des espèces de bactérie lorsque le climat est plus chaud de 2 °C. « Cela a des effets sur la digestion et la défense contre les pathogènes. Plus il y a de diversité bactérienne et plus la survie est forte », poursuit le chercheur. Le changement climatique pourrait donc affecter la présence de l’espèce dans certaines contrées. Or ces petits reptiles, qui vivent six ou sept ans, jouent un rôle dans la biodiversité, ils sont à la fois des proies et des prédateurs. Si on ne peut pas extrapoler sur l’espèce humaine, les membres du laboratoire toulousain travaillent d’ores et déjà sur la flore intestinale des insectes soumis aux mêmes conditions climatiques que les lézards et qui pourraient subir les mêmes conséquences. Pour leur expérience, les chercheurs ont utilisé le Métatron. Il est composé de 48 cages de 100 m² conçues pour étudier l’impact du changement climatique sur les animaux.