Airbus donne des ailes à de jeunes entreprises
A Colomiers, les jeunes pousses soutenues par l’avionneur développent leurs projets
Comme chez Google ou Facebook, le baby-foot trône au milieu d’un open space, mais dans les locaux du BizLab d’Airbus les canapés sont remplacés par des sièges d’avion. Les joueurs qui s’y affrontent viennent de Hambourg, de Bangalore ou de Toulouse, et leurs cerveaux fourmillent d’idées. De la matière grise qu’Airbus a décidé de faire prospérer au sein de ses trois centres allemand, français et indien.
Inspection par drones
Ces jeunes employés d’Airbus ou créateurs de start-up s’étaient donné rendez-vous mercredi à Colomiers pour échanger sur leurs projets, dont certains pourraient séduire de nombreuses entreprises du monde aéronautique, mais pas uniquement. C’est le cas d’AirCam, qui planche sur un programme d’inspection des appareils grâce aux drones. « Ils vont faire en dix minutes 150 photos sur la partie haute de l’avion à une distance de 4 m, quand deux salariés d’Airbus mettent deux heures pour tout inspecter grâce à des nacelles élévatrices », explique Marion Chaigne, chargée du développement du projet. Pour le constructeur qui expérimente AirCam depuis deux ans sur sa chaîne d’assemblage de l’A 330, cela permet de gagner du temps sur l’immobilisation de l’avion et le cycle de production. L’objectif est aussi d’améliorer la sécurité des salariés chargés de détecter les fissures, les rivets manquants et autres problèmes sur la carlingue. Ces derniers se focalisent désormais sur des clichés derrière un ordinateur. « Nous sommes en train de développer l’automatisation de la détection des anomalies grâce à notre programme », poursuit la porteparole d’AirCam. Un service que l’avionneur pourrait fournir aux compagnies aériennes mais aussi aux aéroports, notamment pour d’autres activités comme la surveillance des sites. Ce qui est déjà le cas sur ceux d’Airbus. Et cela a un intérêt financier. « Quand nous l’aurons déployé sur l’ensemble des sites et chaînes d’Airbus, nous estimons qu’une économie de 38 millions d’euros par an sera réalisée », conclut Marion Chaigne.