20 Minutes (Toulouse)

Un kif à Kiev

Alma représente­ra la France à l’Eurovision, samedi (21 h). Avec son charme redoutable, elle proposera un « Requiem » au final virevoltan­t qui pourrait faire la différence.

- De notre envoyé spécial à Kiev (Ukraine), Fabien Randanne * Ma peau aime, le premier album d’Alma, est disponible.

On ne va pas se mentir : cette année, la victoire à l’Eurovision devrait se jouer entre le Portugal, l’Italie et la Bulgarie. Difficile de pronostiqu­er le classement final de la France, la compétitio­n étant très ouverte. Plutôt que de partir battus d’avance, concentron­s-nous sur les signes les plus encouragea­nts pour la candidate tricolore, Alma, et sa chanson « Requiem »*. Impossible n’est pas français, n’est-ce pas ?

Parce que ça fait quarante ans qu’on attend.

Si on laisse notre esprit cartésien de côté, on peut se dire que quarante ans presque jour pour jour après Marie Myriam, une nouvelle victoire de la France à l’Eurovision serait un beau symbole. Les plus superstiti­eux veulent croire que cette année, ça y est, les planètes sont alignées. Et que si une Miss France a décroché la couronne de Miss Univers, alors Alma a toutes ses chances de triompher au concours.

Parce que Google le dit.

Les bookmakers ont beau miser davantage sur l’Italien et le Portugais (jeudi, la France ne pointait qu’en 10e position), Alma, elle, est la candidate la plus googlisée. Le moteur de recherche en déduit donc que la candidate tricolore est celle qui devrait triompher samedi. De son côté, Instagram fait savoir que si l’Italien est selon lui le mieux placé, la Française engrange les fans à l’étranger. 27,2 % des 15800 abonnés à son compte sont ukrainiens.

Parce qu’elle chantera dans la deuxième partie.

L’ordre de passage en finale de l’Eurovision, c’est comme la répartitio­n des couloirs pour un 800 m : ce n’est pas forcément décisif, mais ça joue sur le plan psychologi­que. La Française a tiré au sort un passage en deuxième partie. Résultats : cris de joie de la délégation. Le hasard a en revanche placé plusieurs des grands favoris (Portugal, Italie, Arménie…) dans la première moitié du show, ce qui pourrait profiter à Alma. Si la télévision ukrainienn­e l’a placée entre deux morceaux perçus comme « faiblards », ce serait l’idéal.

Parce que sa mise en scène est classe.

De nombreux candidats s’appuieront sur de la pyrotechni­e ou des scénograph­ies au kitsch plus ou moins volontaire. La candidate française sera, avec l’Allemande et la Britanniqu­e, l’une des rares à se distinguer par une certaine élégance. Le tableau d’Alma nous transporte en apesanteur au-dessus de Paris, jusqu’à un crescendo final virevoltan­t, avec la tour Eiffel en toile de fond. Ce parti pris cliché et carte postale pourrait taper dans l’oeil des votants. Parce que Alma. Le meilleur argument, c’est l’artiste ellemême. Au fil des répétition­s, à Kiev, Alma a livré, à chaque fois, une performanc­e meilleure que la précédente. Vocalement, tout tient la route, les regards caméras sont de plus en plus assurés et la sensualité émanant de la chanteuse fait son petit effet à chaque fois. En coulisses, elle joue aussi parfaiteme­nt le jeu de la promo, en s’exprimant dans un anglais excellent. Elle parle aussi italien et portugais, ce qui ne gâche rien. Sur place, difficile de trouver quelqu’un qui résiste au charme de la Française.

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Alma, mercredi à Kiev (Ukraine).
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