La polémique Netflix s’invite sur le tapis rouge
Le festival peut-il récompenser des films jamais sortis en salles?
C’est une belle brochette de stars qui s’est présentée à la presse lors de la traditionnelle conférence de presse du jury du Festival de Cannes, mercredi. Tout le monde était souriant et bien habillé sous le soleil jusqu’à ce que la polémique Netflix s’invite dans les débats.
Le streaming, ça compte ?
Le président du jury, Pedro Almodóvar, impérial, a été très clair : « Le film qui aura la Palme d’or doit sortir en salles. » Pas question de récompenser une oeuvre uniquement diffusée à la télévision. Les films en compétition que Netflix refuse de sortir en salles, comme The Meyerowitz Stories de Noah Baumbach ou Okja de Bong Joon-ho, n’auraient donc aucune chance d’atteindre la plus haute marche du podium. Will Smith, qui a prévenu qu’il n’avait « plus jamais regardé trois films par jour [comme on le fait à Cannes] depuis [s]es 14 ans » et qui a assuré vouloir considérer tous les films qu’il verrait du « point de vue d’un Afro-Américain » s’est montré nettement plus nuancé. Pour l’acteur, membre du jury, « leurs productions ne changent rien à la fréquentation en salles », le service de streaming ayant même permis « à sa famille de voir des films auxquels elle n’aurait pas eu accès autrement ». Pas sûr que la cinéphilie de Will Smith et celle de Pedro Almodóvar s’accordent facilement, mais espérons qu’ils ne soient pas tentés, pendant leurs délibérations, d’enrichir leur vocabulaire respectif de jolis noms d’oiseaux en espagnol ou en anglais.