Francis Heaulme condamné à perpétuité
Le « routard du crime » a été condamné, mercredi soir, dans l’affaire de Montigny-lès-Metz
Invité à livrer les derniers mots pour sa défense, il a logiquement ressorti sa traditionnelle maxime : « Montigny, ce n’est pas moi ! » Francis Heaulme n’a pas convaincu. La cour d’assises de la Moselle l’a condamné, mercredi soir, à la réclusion criminelle à perpétuité pour le meurtre de Cyril Beining et Alexandre Beckrich. Les deux enfants de 8 ans avaient été massacrés à coups de pierre sur le talus d’une voie SNCF désaffectée de Montigny-lès-Metz, en septembre 1986. Les six jurés, qui ont délibéré pendant six heures, ont donc suivi les réquisitions de l’avocat général qui, le matin, avait réclamé cette même peine, les exhortant à ne pas se laisser « aveugler par le rideau de fumée » dressé devant leurs yeux. Il ne s’est pourtant jamais dissipé au cours des quatre semaines d’audiences consacrées à cette affaire vieille de plus de trente ans. Le temps a, depuis longtemps, effacé les preuves formelles. Et Francis Heaulme n’a jamais reconnu les faits pour lesquels il était jugé depuis le 25 avril. Il ne restait donc aux jurés qu’un écheveau inextricable d’éléments troublants pour forger leur intime conviction. Le fait que le tueur était présent sur les lieux le jour du double meurtre par exemple. Mais aussi que les enfants ont été « fracassés » dans un déchaînement de violence dont il était coutumier à cette époque-là.
Un « coupable idéal »
Plaidant à quatre voix, ses avocats ont vainement tenté de retourner l’argument. « C’est le coupable idéal, a ainsi ironisé Liliane Glock. C’est facile. Utile. Il est déjà en prison de toute façon. Alors, cela ne fera de mal à personne! » Déjà condamné deux fois à la perpétuité et à cent vingt-cinq ans de prison confondus pour neuf meurtres, le « routard du crime » ne pouvait espérer un quelconque changement de sa situation carcérale à l’issue de ce procès. Pourquoi ne pas avoir avoué, dans ce cas-là? La question a beaucoup perturbé les parents des victimes. Partagés entre ceux qui pensent toujours que Patrick Dils, pourtant innocenté en 2002, est coupable. Et ceux qui veulent juste clore définitivement trois décennies de souffrance et se blottir dans leur chagrin. A condition que Francis Heaulme ne fasse pas appel du verdict.