Une randonnée pour marcher dans les pas de l’ours
Pour la première fois, une randonnée de suivi du plantigrade est organisée à Melles
Une empreinte dans la boue, des branches cassées, des crottes ou des poils. Hvala, Pyros, Bambou et l’ensemble des ours des Pyrénées laissent régulièrement des traces de leur passage. Mais les randonneurs ont rarement l’occasion de repérer ces indices lors de leurs sorties en montagne. Pour les guider sur la piste du plantigrade, l’association Adet-Pays de l’Ours et Séj’Ours Nature viennent de lancer une sortie consacrée au suivi scientifique de l’animal dans les Pyrénées centrales. « Avec l’appui des membres du réseau Ours brun et l’équipe de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage, nous emmenons le public sur un parcours hors des sentiers battus pour qu’il puisse participer à la protection d’une espèce rare. C’est une activité tournée vers les sciences et la pédagogie », indique Simon Sanfilippo, organisateur de cette excursion, première du genre. Rendez-vous est donné dès potronminet, à Melles, en Haute-Garonne, l’une des communes où furent relâchés des ours slovènes en 1996. Pas question pour les participants de se contenter de marcher au gré du vent. Ils suivent en effet un parcours emprunté par les spécialistes, là où se trouvent notamment des appareils photo qui se déclenchent dès qu’un animal passe devant l’objectif.
Récolte de poils
Samedi, les premiers randonneurs ont pu récupérer les images d’un ours en vadrouille quatre jours plus tôt. « Nous avons récolté des poils sur un tronc d’arbre. C’est vraiment du hors-piste, c’est l’occasion d’apprendre, d’avoir des conseils », s’enthousiasme Nicolas, un Ariégeois qui prévoit déjà de refaire cette sortie durant l’été. Comme les sept autres participants, il en sait désormais plus sur l’alimentation de Pyros ou ses habitudes. « Le but n’est pas de voir l’ours. D’ailleurs, ces rencontres sont rares et se font par inadvertance. Lorsqu’on est une dizaine, on fait du bruit. Pour cette raison, on ne fait cette sortie qu’une fois par semaine. Nous nous devons de garantir sa tranquillité », assure Simon Sanfilippo.