Les sous-traitants d’Airbus sont dans l’expectative
La CGT sera au Bourget et s’inquiète pour la sous-traitance
D ans deux semaines, le Salon aéronautique du Bourget ouvrira ses portes, avec ses contrats mirobolants, ses cocktails et ses rendez-vous d’affaires. Le tout dans un contexte idyllique puisqu’Airbus, le géant du secteur, affiche un carnet de commandes de plus de 1000 milliards de dollars, de quoi occuper ses usines d’assemblage durant dix ans.
Pas de programme
Mais la CGT a décidé de casser l’ambiance et de jouer les empêcheurs de voler en rond. Pour la première fois de son histoire, elle va planter un stand sur la moquette ouatée du Bourget pour relayer l’inquiétude des salariés de ce secteur si prospère. A Toulouse, la coordination CGT aéronautique MidiPyrénées, qui réunit airbusiens comme sous-traitants, s’inquiète surtout de « l’arrêt des grands programmes ». En l’absence de nouvel avion dans les tiroirs, Airbus fait de moins en moins appel aux bureaux d’études sous-traitants. « Il y a une véritable mise en souffrance dans l’ingénierie, qui subit de plein fouet la baisse des charges », souligne Xavier Petrachi, syndicaliste chez Airbus. « Chez nous, la baisse des effectifs a été d’environ 10 % en 2016 », ajoute Robert Amade, de Sogeti High Tech, qui pourrait « multiplier les exemples ». Sans compter le « monument » Latécoère, qui vient d’être racheté par deux fonds d’investissement et prévoit pour la première fois des licenciements secs. Cinq cégétistes toulousains présenteront au Bourget leur livre (lire l’encadré) sur la « casse sociale » dans l’aéronautique. Pas sûr qu’ils enchaînent les dédicaces.