Le microbe du voyage
Escherichia coli. Joli nom, n’est-ce pas ? Il s’agit de celui de la bactérie responsable de la fameuse turista. « Le risque est plus fort lorsqu’on se rend dans une destination où le niveau d’hygiène est inférieur à celui de son pays », explique Laurent Beaugerie, chef du service de gastro-entérologie à l’hôpital Saint-Antoine, à Paris. Le simple fait de voyager comporterait une part de risque. « La population bactérienne intestinale est très stable et limite le risque d’attraper un pathogène. Mais si on a un mode alimentaire différent de ses conditions de vie habituelles, le seul fait de voyager vous affaiblit. » En l’occurrence, pour le docteur Frédéric Cordet, secrétaire général du Syndicat national des médecins français spécialistes de l’appareil digestif (Synmad), il n’y a pas grand-chose à faire. « La plupart du temps, chez l’adulte en bonne santé, cela va se régler spontanément. » Son ordonnance à lui est simple, « un antispasmodique pour le mal au ventre, un antiémétique si vous avez une envie de vomir, un antisécrétoire si vous avez la diarrhée, beaucoup d’hydratation, du repos intestinal et vous attendez que ça passe ». de l’eau par le système. Mais pas n’importe quels sucres. Au menu du professeur Beaugerie, vous trouverez donc « l’amidon que l’on trouve dans le riz, les pâtes, les pommes de terre et les féculents » et « le sucre contenu dans le soda » en guise de boisson. Les légumes, surtout s’ils sont crus, sont à proscrire puisqu’ils peuvent être une cause d’intoxication. Idem pour les fruits, possédant en prime des vertus laxatives. « Cela risquerait d’augmenter l’inconfort digestif », résume Laurent Beaugerie. Le mot est aussi employé par Frédéric Cordet, pour qui tous ces techniques, pour bonnes qu’elles soient, restent avant tout des « mesures de confort ».