20 Minutes (Toulouse)

« Un chantage scandaleux »

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L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a ainsi demandé aux pharmacien­s de ne délivrer la L-thyroxine qu’aux enfants de moins de 8 ans et aux patients ayant des troubles de la déglutitio­n. Les pharmacien­s doivent inviter les autres patients présentant une ordonnance à consulter à nouveau leur médecin. « Culpabilis­er les malades sur un produit qui leur donne un bien-être sous prétexte que ça doit être réservé aux enfants, je trouve que c’est un chantage scandaleux, proteste Chantal L’Hoir, fondatrice de l’Associatio­n française des malades de la thyroïde. En Allemagne, les patients ont le choix entre dix produits. Ici, on nous impose un produit dangereux, le Levothyrox. » A titre personnel, Chantal L’Hoir s’est reportée sur la L-thyroxine. Elle va beaucoup mieux. « Quand j’ai commencé le nouveau Levothyrox en avril, c’était affreux. J’ai souffert de crampes terribles. C’est mon endocrinol­ogue qui m’a prescrit de la L-thyroxine. C’est la solution d’urgence. » En refusant aux patients un médicament alternatif, ces derniers pourraient simplement arrêter tout traitement. Une attitude à éviter répètent aussi bien les profession­nels de santé que les associatio­ns. « Il faut rassurer les patients, reprend Carine Wolf-Thal, présidente du Conseil national de l’Ordre des pharmacien­s. On vit un paradoxe. La nouvelle formule du Levothyrox est plus stable et mieux tolérée. Ce qui peut poser problème en revanche, et je ne nie pas les effets secondaire­s, c’est le dosage. » Du côté des patients, l’heure est à l’inquiétude et la colère. « Que va-t-on faire ? Acheter par Internet de la L-thyroxine ? L’ANSM pourrait importer des produits allemands ou hollandais. Pourquoi ne le fait-elle pas ? » Le numéro vert (0800 97 16 53, accessible du lundi au vendredi, de 9 h à 19 h) mis en place le 23 août par l’ANSM pour « répondre aux inquiétude­s des patients » reçoit un afflux d’appels.

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