Un témoignage déclencheur
« Je suis dans un état d’émotion… Je veux m’adresser aux croyants, on est tous frères de religion, a lancé Abdelkader Merah. Je ne m’adresse pas à la cour, aux journalistes, aux magistrats. M. Yacov S. et moi-même, on croit en Dieu et, entre croyants, je suis sincèrement désolé de ce qui est arrivé. C’est un mélange de honte, de tristesse, de regrets. Déjà, moi, de voir les faits de l’extérieur, je trouve que c’est insoutenable. Mais je vois la tristesse dans les yeux des familles. Bien sûr que je condamne les actes de mon petit frère, j’ai honte. » Une honte confessée après le long récit du témoin qui a assisté à l’assassinat de quatre personnes : Jonathan Sandler et ses deux petits garçons de 5 et 3 ans, Arié et Gabriel, puis Myriam Monsonego, 7 ans. La scène a duré trente-six secondes, mais sa violence, inouïe, reste ancrée. « Il y a une chose qui m’a frappé. Je n’ai pas vu son visage, mais je ressentais cette haine… Quand il a tiré sur ses victimes, c’étaient des exécutions, il n’a eu aucune hésitation, c’était si précis », a soufflé le témoin. Impassibles, les proches des victimes n’ont pas réagi aux excuses d’Abdelkader Merah. Expressément adressées aux « croyants », elles ont en revanche passablement excédé l’avocate générale, Naïma Rudloff : « Nous sommes dans une cour d’assises et les liens entre Mohamed et Abdelkader, ce ne sont pas des liens du sang ou des liens de religion, mais des liens juridiques ! » Des liens juridiques que la cour d’assises doit examiner jusqu’au 3 novembre. L’accusé encourt une peine de prison à perpétuité. Suivez le procès en appel de Cécile Bourgeon et de Berkane Makhlouf depuis le compte Twitter de notre journaliste @vvantighem. Découvrez les mesures d’Emmanuel Macron pour répondre à la crise de la filière agroalimentaire. Retrouvez les moyens envisagés pour lutter contre la pénurie de professeurs.