20 Minutes (Toulouse)

Abdelkader Merah pas épargné par ses proches

Le neveu et l’ex-belle soeur d’Abdelkader Merah l’ont lourdement chargé mardi

- Hélène Sergent, à Paris

«Pour moi, ma mère m’a sauvé. » Costume gris, Théodore, neveu d’Abdelkader et Mohamed Merah, et aujourd’hui étudiant « en prépa grandes écoles de commerce », a retracé le fil d’une adolescenc­e imprégnée par l’idéologie salafiste de ses oncles et tantes. Idéologie de laquelle sa mère, Anne C. a tenté, tant bien que mal, de le préserver.

« Tête pensante »

Fils unique d’Abdelghani Merah, l’aîné des frères Merah, le jeune homme a longuement dépeint à la cour d’assises spéciale de Paris chargée de juger son oncle, le rapport à la religion entretenu par la fratrie toulousain­e : « L’enseigneme­nt que m’ont donné Abelkader, Souad [ sa tante ] et Mohamed était salafiste, radical, ils parlaient tout le temps de religion. » Dans le box des accusés, son oncle poursuivi pour « complicité d’assassinat­s » n’a cessé de le fixer. « Abdelkader était l’un des premiers à m’impliquer dans l’islam à travers différents moyens mais il évoquait surtout le djihad spirituel », lance le jeune homme. Son oncle tient alors la mort pour obsession : « Il disait qu’il fallait se préparer à mourir pour Dieu, il voulait même m’emmener faire le tour des morgues pour me préparer à ce qui allait se passer », développe le témoin. À l’époque, il n’a pas 10 ans. Puis les liens entre l’oncle et le neveu se distendent, Mohamed et Souad Merah prennent le relais : « Mohamed expliquait beaucoup plus explicitem­ent qu’on pouvait mourir pour Dieu, mourir en martyr et voyait le terrorisme comme un moyen de défense et non une attaque. » Très proches, les deux garçons qui n’ont que sept ans d’écart, se retrouvent souvent pour jouer à la console. Puis Mohamed passe à l’ordinateur : « Il a dû me montrer une dizaine de vidéos de décapitati­ons, d’exécutions », relate Théodore. L’un après l’autre, Anne C. et son fils ont lourdement chargé Abdelkader qu’ils qualifient de « tête pensante » dans les tueries de Toulouse et Montauban. « Pour moi, il n’aurait jamais pu commettre d’attaque car il n’est pas dans le djihad armé. Pour moi, il est extrêmemen­t fier de ce qu’a fait Mohamed », assène Théodore.

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La cour d’assises spéciale juge Abdelkader Merah jusqu’au 3 novembre.

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