Testé dans six métropoles
En revanche, Emilion Esnault, le conseiller municipal délégué à l’éclairage public, se frotte les mains. « Nous réalisons 70 % d’économies de consommation par rapport à un lampadaire led classique », indique-t-il, annonçant que dans le domaine, Toulouse est passée « en phase industrielle ». Tout en restant en circuit court. Le capteur « Kara » à détection de formes, opérationnel depuis deux ans à Rangueil, a en effet été inventé par la start-up toulousaine Kawantech. 485 lampadaires équipés de cette technologie – moins chers que les autres puisque subventionnés – ont été commandés en 2016, 100 autres cette année. Ils éclairent – ou pas – 17 km de rue à l’insu de leurs habitants. « Toulouse a publié il y a un an les résultats de l’expérimentation, compteur d’électricité à l’appui. Depuis, six autres métropoles, dont Paris, testent notre capteur », explique Yves le Hénaff, le patron de la start-up. Il envisage de doubler ses effectifs l’année prochaine, passant de 10 à 20 salariés. Ils n’ont jamais caché leur opposition à une privatisation de l’aéroport de Toulouse-Blagnac et ont décidé de prendre les devants. Eux, ce sont des élus des collectivités locales, actionnaires minoritaires au sein d’ATB, la société gestionnaire de la plateforme. A partir du 18 avril 2018, l’Etat a la possibilité de céder les 10,01 % de parts qu’il détient encore dans cette société et ils sont déjà sur les rangs pour que la puissance publique reste majoritaire. Avec à leur tête, le président PS du conseil départemental Georges Méric, qui a envoyé un courrier à ses homologues de la région, de Toulouse Métropole et de la chambre de commerce qui détiennent à eux quatre 40 % du capital. Ce dernier lance un appel à l’Etat pour qu’il ne vende pas ses parts à l’actionnaire privé Casil Europe, à qui il avait déjà cédé en 2015 49,99 % de ses parts. Le patron du département évoque la piste du financement public et citoyen pour racheter ces parts.