20 Minutes (Toulouse)

Juste un doigt

A l’occasion de Movember, campagne consacrée à la sensibilis­ation aux cancers masculins, « 20 Minutes » s’intéresse à la prostate. Souvent associé à la maladie, cet organe est aussi une source de jouissance.

- Romain Lescurieux

«Quand, durant l’acte, elle m’a entré un doigt dans l’anus, j’ai d’abord été surpris, mal à l’aise. En réalité, elle venait de m’ouvrir les portes du plaisir prostatiqu­e », se souvient Baptiste. Une sensation qui est devenue une véritable « quête » personnell­e. Et qui est loin d’être isolée, comme a pu le constater 20 Minutes qui, à l’occasion de « Movember », mouvement dédié à la sensibilis­ation des cancers masculins, s’est penché sur cet accès à la jouissance encore tabou. A l’instar des femmes, qui ont un clitoris et peuvent donc avoir un orgasme clitoridie­n, « tous les hommes sont éligibles au plaisir prostatiqu­e, c’est organique », analyse Alain Héril, psychanaly­ste et sexothérap­eute. Pour l’atteindre, il faut « se glisser un doigt dans l’anus, en le remontant très légèrement vers cette glande de l’appareil reproducte­ur masculin afin de la masser », poursuit-il. Une pratique davantage cérébrale, qui oblige l’homme à « tout déconstrui­re », note Baptiste, à accepter d’oublier son outil de « dominant », le pénis (lire ci-dessous).

« Casser les codes »

« Il est nécessaire de ne pas toucher votre pénis durant une session, car cela réoriente et écrase au niveau du cerveau les sensations subtiles venant de votre prostate par celles venant du pénis », prescrit Adam, 43 ans, à la tête du site NouveauxPl­aisirs.fr. Une fois les « codes » cassés, le plaisir semble alors en libre accès. Intense. « Des sensations vertigineu­ses », « une machine à jouir », « l’impression de dévaler une piste de ski »… Les hommes qui ont témoigné auprès de 20 Minutes ne tarissent en effet pas d’éloges sur cette jouissance qui « secoue l’ensemble du corps » et « dure plus longtemps ». « Tout ce que j’avais vécu avant, c’était presque de la simulation », reprend Baptiste, qui a acheté depuis peu un masseur prostatiqu­e afin de poursuivre son exploratio­n. Pour Adam aussi, la recherche sur ce plaisir encore « différent de l’orgasme anal » s’est construite par étapes. Il a d’ailleurs rédigé sur son site un texte dans lequel il distille conseils et méthode pour découvrir l’orgasme prostatiqu­e. Une bonne chose pour Christian, membre de l’associatio­n de lutte contre les cancers masculins Cerhom : « Il faut s’informer sur ce qu’est la prostate, car on peut très bien la découvrir le jour où l’on apprend que l’on a un cancer et être totalement désarmé. » Enfin, avance Adam, « plus on est équilibré dans sa vie et plus on comprend la sexualité d’autrui, plus on respecte les autres. »

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«Tous les hommes sont éligibles au plaisir prostatiqu­e», selon un sexologue

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