« La mesure ‘‘Devoirs faits’’ sera étendue aux écoles primaires à la rentrée »
Le ministre de l’Education dévoile comment sera mise en oeuvre la mesure « devoirs faits »
L es inégalités scolaires se creusent en dehors de la classe. Car si certains élèves sont aidés par leurs parents pour faire leurs devoirs, d’autres n’ont pas cette chance. Afin d’amenuiser ces différences, le ministre de l’Education, Jean-Michel Blanquer, dévoile en exclusivité à
20 Minutes la manière dont sera déployée dès ce lundi la mesure « devoirs faits » dans les collèges. Il annonce aussi qu’elle sera étendue aux écoles primaires à la prochaine rentrée.
Quelle est la philosophie de cette mesure ?
Je tiens d’abord, en tant que ministre de l’Education, à lever toute ambiguïté qu’il a pu y avoir concernant les devoirs lors des précédentes décennies. Oui, les devoirs sont importants, car ils permettent à l’élève de développer son autonomie, sa mémoire et sa capacité d’exercice. Mais ces devoirs ne doivent pas être source d’inégalités et doivent s’effectuer sereinement. Avec la mesure « devoirs faits », nous offrons un soutien scolaire gratuit à tous les collégiens dès ce lundi pour lutter contre les inégalités. Ce dispositif a une dimension sociale, sociétale et pédagogique. Sociale, car il s’agit d’aider les élèves qui ne bénéficient pas des circonstances familiales leur permettant de bien travailler à la maison. Sociétale, car les parents de toutes classes sociales confondues peuvent avoir du mal à suivre les devoirs de leurs enfants, du fait de leur emploi du temps. Pédagogique, car, grâce à cette mesure, nous allons renforcer la cohérence entre le temps des cours et le temps des devoirs.
Combien de collèges proposeront cette mesure et combien coûtera-t-elle ?
Cette mesure sera appliquée dans les 7 100 collèges de France, sous réserve des derniers ajustements ponctuels à effectuer. Et 220 millions d’euros seront destinés à la financer en 2018.
Quelle est la proportion d’élèves souhaitant bénéficier de « devoirs faits » ?
Environ 25 % des collégiens. Mais cela pourrait monter à 35 % des élèves, lorsque le dispositif sera mieux connu des collégiens et de leurs familles. Pour l’heure, les élèves souhaitent d’abord être accompagnés dans leurs devoirs de français et de mathématiques.
Ne craignez-vous pas que les élèves qui en ont le plus besoin ne soient pas forcément volontaires pour y participer ?
Nous allons les inciter à s’y inscrire. Le conseil de classe du premier trimestre sera, par exemple, l’occasion de recommander à un collégien en difficulté d’y participer.
Cette mesure sera-t-elle instaurée dans les écoles primaires ?
En effet, je vous annonce que la mesure sera étendue à l’école primaire à la rentrée 2018. Ces séances de « devoirs faits » engloberont avec un souci de cohérence les études surveillées qui sont déjà proposées dans les écoles. Ce sera complémentaire de ce que les communes font déjà.
Quelles autres mesures allez-vous mettre en oeuvre au collège pour aider les élèves en difficulté ?
Nous allons insister, dans la suite logique de notre politique pour l’école primaire, sur la consolidation des savoirs fondamentaux. Nos collégiens doivent dans le futur beaucoup mieux écrire et parler le français. Enfin, l’éducation artistique et culturelle fera l’objet de mesures importantes pour lutter contre les inégalités et contribuer à un plus grand épanouissement des élèves.
« Nous allons [aussi] insister sur la consolidation des savoirs fondamentaux. »