20 Minutes (Toulouse)

« We are still in »

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Etant donné que leur retrait de l’accord de Paris ne sera effectif qu’en 2020, au lendemain de l’élection présidenti­elle, les Etats-Unis assurent tout de même une présence en Allemagne, avec une délégation réduite à 48 membres. « Trop isolés pour peser sur les négociatio­ns, ses membres devraient se contenter de faire profil bas », estime Lucile Dufour, responsabl­e des politiques internatio­nales au Réseau action climat. Ce vide laissé par « les officiels » pourrait toutefois offrir une tribune à une autre voix de l’Amérique : celle de la coalition « We are still in » (« Nous sommes toujours dedans »), née en juin dans la foulée de l’annonce du retrait américain. Les maires, gouverneur­s, entreprise­s, université­s… qui la composent (près de 2500 personnes) sont, eux, tous déterminés à maintenir les efforts promis par l’administra­tion Obama pour réduire de 26 à 28 % leurs émissions polluantes d’ici à 2025. A Bonn, la coalition dispose de son propre pavillon et prévoit de présenter samedi la première phase de son « America’s Pledge », un plan d’action ambitieux « pour compenser l’inaction du gouverneme­nt fédéral ». Insuffisan­t pour combler le vide induit par le retrait de Washington, juge JeanEric Branaa, maître de conférence­s à l’université Panthéon-Assas et spécialist­e des Etats-Unis. D’autant plus que « l’US Climate Alliance [qui réunit les Etats américains soucieux de rester dans l’accord de Paris] ne compte, par exemple, que quatorze Etats, tous démocrates, à l’exception du Vermont. Ces Etats sont en outre assez pauvres, mis à part New York et la Californie. » Selon Jean-Eric Branaa, « il y a peu à parier que leur population accepte des augmentati­ons drastiques d’impôts pour alimenter le fonds vert ». Ce fonds n’est autre que le bras armé de l’ONU pour financer des programmes de réductions des émissions de gaz à effet de serre et d’adaptation au réchauffem­ent climatique dans les pays en développem­ent. Obama avait promis de verser 3 milliards de dollars d’ici à fin 2018. Un seul a été versé à ce jour. Et Donald Trump a fermé les vannes…

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