20 Minutes (Toulouse)

Les éboueurs pourraient toucher un pactole

Un agent de la Propreté a obtenu 10000€ d’arriérés en justice, créant un précédent

- Hélène Ménal

«Alors, 10 000 €multipliés par les 1 000 agents du service, on arrive à 10 millions d’euros, fourchette basse. » Ce calcul, « très personnel », est celui de Benoît Fontanille­s, délégué syndical (LSAutonome) du service Propreté de Toulouse Métropole, sur le montant des arriérés que pourrait devoir la collectivi­té à ses éboueurs. L’homme est pointilleu­x – il a déjà obtenu devant la justice une prime de nettoyage des tenues de travail – et il ne sort donc pas le montant de sa casquette. Il se fie à une somme que vient d’accorder, en référé, la cour administra­tive d’appel de Bordeaux à Alain C., un agent Columérin. Ce dernier est malheureus­ement décédé en décembre 2016. Dans la foulée de la grève de 2015 et avec l’aide du syndicat, il avait déposé une requête pour rupture d’égalité. « Quand la Métropole a été créée, le régime des agents des communes extérieure­s intégrés devait être harmonisé par le haut. Mais les agents de Colomiers n’ont jamais touché la prime de dangerosit­é de 73€ par mois, ni la prime de 4€ par heure de nuit », explique Benoît Fontanille­s.

Un lièvre mirobolant

La procédure a été longue, très longue, et chemin faisant, les avocats en charge du dossier ont levé un lièvre. Ils ont exhumé un texte communauta­ire, datant de 2010 (sous la présidence de Pierre Cohen) et jamais appliqué. Il stipule, non pas que les heures de nuit donnent droit à une prime de 4 €, mais qu’elles sont payées double. Pour tout le monde. Dans le cas d’Alain C., la cour d’appel de Bordeaux, dans une ordonnance en référé du 10 octobre 2017, donne raison à l’agent. Au titre des heures de nuit qui n’ont pas été payées à leur juste tarif, elle lui accorde plus de 10000€ pour quatre ans d’arriérés, le maximum possible en termes de rétroactiv­ité dans la fonction territoria­le. Benoît Fontanille­s s’apprête « à faire la tournée des dépôts », pour expliquer à ses collègues qu’ils sont peut-être assis sur un tas d’or pour peu qu’ils attaquent à leur tour.

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Le litige concerne le tarif des heures de nuit réalisées par les agents.

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