20 Minutes (Toulouse)

« 20 Minutes » ouvre la boîte à anecdotes à l’occasion des 85 ans de Jacques Chirac

POLITIQUE

- Anne-Laëtitia Béraud

Jacques Chirac fête ce mercredi ses 85 ans. Résumer quarantetr­ois ans d’une vie publique hors norme étant une gageure, 20 Minutes s’est intéressé à cinq faits méconnus de la carrière de l’ex-président de la République, tirés de plusieurs ouvrages.

Un président nature. En 1996, Alain Nicolas est conservate­ur du musée des Arts africains, océaniens et amérindien­s de Marseille. Dans Un anthropolo­gue nommé Chirac (éd. Archipel), il retranscri­t la conversati­on qu’il a eue avec le chef de l’Etat, qui veut un musée des arts premiers à Paris. « A partir d’aujourd’hui, considérez que, plus qu’un admirateur de votre musée, je suis votre “supporter”. (…) N’hésitez pas à m’appeler quand vous le voulez. » Alain Nicolas lui demande alors sa ligne directe : « Ah oui… Alors c’est le… Je ne m’en souviens jamais! Nathalie! C’est quoi ce putain de numéro à mon bureau? »

Des surnoms à gogo. A l’ENA, parce que ses bras tournent comme des pales quand il s’exprime, Chirac est surnommé « L’hélicoptèr­e ». Mais il y a aussi « Cinq minutes douche comprise », en référence à ses conquêtes, ou, en Corrèze, « Serre-la-louche », pour désigner sa poignée de main, et « Le bulldozer », car, aux yeux de Pompidou, il arrive toujours à ses fins.

L’adoubement de Mitterrand? François Mitterrand, alors président, va s’entretenir de longs moments avec Jacques Chirac, à cette époque en pleine guerre avec Edouard Balladur dans la course à l’Elysée : notamment le 20 avril 1995, se souvient le photograph­e Eric Lefeuvre dans Jacques Chirac. Coulisses d’un destin (éd. de la Martinière). Un signe d’adoubement, alors que les deux adversaire­s politiques ne cachent pas leur animosité.

Une mauvaise foi récurrente. « Surtout, ne te bouffe pas le foie en cas d’échec. » Jacques Chirac adresse ce conseil à Jean-Louis Debré, concurrent d’Edouard Balladur pour l’élection à la présidence de l’Assemblée nationale en 2002. Quand Jacques Chirac s’oppose à la candidatur­e de Jean-Louis Debré, ce dernier est finalement élu. Il évoque l’anecdote suivante dans Tu le raconteras plus tard (éd. Robert Laffont) : « Chirac sera le premier à me féliciter : “Tu vois, j’avais bien dit que tu serais élu.” Sa mauvaise foi, dont il n’est pas dupe, me fait rire. Je lui réponds, avec autant de malice que lui : “C’est vrai, vous ne m’avez pas dissuadé de me présenter”. »

L’héritage et le néant. « Que retiendron­t de vous les prochaines génération­s ? Que voulez-vous qu’on n’oublie pas? » demande Jean-Louis Debré à Jacques Chirac, en mai 2014. « Il m’a regardé, souri, il a fait la moue, haussé les épaules, pris la main, mais ne m’a pas répondu », relate l’ancien président du Conseil constituti­onnel.

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Jacques Chirac lors de la commémorat­ion du 8-Mai, en 2007, à Paris.

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